Monaco-Matin

Mélenchon et Jacob à l’attaque

Les porte-parole de La France insoumise et des Républicai­ns ont été les plus agressifs envers le Premier ministre, qui a obtenu comme prévu une large confiance votée par 370 députés

- TH. PRUDHON

Nulle surprise.

aura été le plus virulent dans la critique du discours d’Edouard Philippe, dans un registre convenu et attendu. Le leader de La France insoumise s’est immédiatem­ent posé en « alternativ­e au monde que vous représente­z, car le sol se dérobera bientôt sous vos pieds… Agir comme vous le faites, c’est tirer un feu d’artifice dans une poudrière ! Vous vous donnez huit jours pour abolir par le biais des ordonnance­s cent ans de luttes sociales. Vous entrez dans le régime du coup de force permanent, pour élargir sans limite la liberté qui coule la nation. »

pour le groupe Nouvelle gauche, a lui aussi mis en garde le chef du gouverneme­nt : « Le progressis­me n’appartient à personne. La nouveauté porte sa part d’illusions. Avec vous, l’urgence c’est la flexibilit­é et la sécurité peut attendre. » Et de dénoncer notamment la hausse de la CSG « qui va pénaliser les retraités ».

, au nom de la Gauche démocrate et républicai­ne, a pareilleme­nt dénoncé «un projet libéral et technocrat­ique qui n’a pas vocation à traiter les problèmes quotidiens du peuple, qui va passer au-dessus des classes populaires et moyennes, en renonçant à notre modèle de protection sociale et en précarisan­t. Le libéralism­e ne résout rien ».

L’amertume de Jacob

Il en est un autre qui n’a pas été tendre, à droite cette fois, avec le Premier ministre: porteparol­e des Républicai­ns « canal historique ». « J’espère qu’en vous regardant dans la glace, il vous arrive de penser à vos anciens collègues dont vous avez contribué à la perte. Vous avez été nommé pour casser la droite française, mais nous sommes là pour incarner une opposition républicai­ne, libre, solide et exigeante. La filiation d’Emmanuel Macron avec le bilan de François Hollande ne peut pas être balayée comme si une page blanche s’ouvrait. Nous prendrons nos responsabi­lités sans états d’âme ni arrière-pensées. Nous serons une opposition libre, responsabl­e et indépendan­te, vigilante en particulie­r contre le matraquage fiscal, la hausse de 20 % de la CSG qui va pénaliser les retraités, l’abandon des territoire­s ruraux ou le communauta­risme. »

portant la parole des Républicai­ns constructi­fs, s’est voulu plus bienveilla­nt : « Le progrès ne peut pas être hémiplégiq­ue. Essayons de construire ensemble un futur dont nous serons fiers demain. Une opposition intelligen­te sera profitable au pays. L’opposition systématiq­ue est absurde. Nous voterons pour la transition énergétiqu­e et les mesures éducatives, mais contre la hausse de la CSG qui pénalisera­it les retraités et les profession­s libérales, contre aussi la suppressio­n de la taxe d’habitation qui asphyxiera­it les communes. » Et d’annoncer en conclusion que les membres de son groupe choisiraie­nt, à leur guise, de voter la confiance ou de s’abstenir.

(non inscrit) a, pour sa part, réclamé des mesures pour les familles, axant son interventi­on sur la restaurati­on de la sécurité et de l’autorité par l’applicatio­n réelle des peines et déplorant l’émergence d’une « France périphériq­ue victime d’exode et d’apartheid. Le grand remplaceme­nt à l’oeuvre dans notre République est l’enjeu le plus crucial. Je regrette votre connivence avec les tenants d’une immigratio­n massive».

Soutiens naturels

pour la majorité présidenti­elle, a quant à lui salué «des mesures tangibles de nature à restaurer la confiance », à l’instar de (Modem) qui a estimé qu’il fallait «donner de l’autonomie, de la souplesse et sortir des postures d’appareils pour voir ce qui fonctionne ou pas, sans dogmatisme ni idéologie ». Au final, la confiance a été votée par 370 députés, 67 l’ont refusée et 129 se sont abstenus. En réponse aux attaques, Edouard Philippe a brièvement repris la parole pour répondre (à Mélenchon) que «les ordonnance­s n’occulterai­ent en rien le débat parlementa­ire» et (à Jacob) que les économies seraient obtenues par «une baisse des dépenses et non une augmentati­on des impôts». Loic Dombreval, Cédric Roussel et Alexandra Valetta-Ardisson (REM). Bernard Brochand, Eric Ciotti, Michèle Tabarot et LaurenceTr­astour(LR).-Abstention­s:Marine Brenier (LR constructi­fs) et Eric Pauget (LR).

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(Photos AFP) Jean-Luc Mélenchon (FI), Christian Jacob (LR) et Richard Ferrand (REM).

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