Monaco-Matin

Louée soit Déborah François !

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DUPUY jpdupuy@nicematin.fr PH. D.

Révélée en 2005 à Cannes, par le film des frères Dardenne L’Enfant, qui recevra la Palme d’or, Deborah François fait depuis une belle carrière en France, alternant films d’auteurs (La Tourneuse de page, L’Été indien, Le Moine) et films populaires (Les Femmes de l’ombre, Populaire, Fleur de tonnerre, Cézanne et moi). Avec Ma Famille t’adore déjà de Jérôme Commandeur elle a fait l’an dernier ses premiers pas dans la comédie. Une voie qu’elle continue à explorer avec bonheur dans Loue-moi ! premier film de deux jeunes réalisatri­ces Coline Assous et Virginie Schwartz, dans lequel elle joue une trentenair­e qui a abandonné ses études de droit pour lancer avec une copine une société dans laquelle elles louent leurs services sur Internet pour toutes sortes de missions non sexuelles. Ambassadri­ce de la Fête du cinéma, elle est venue à Nice avec son partenaire du film Marc Ruchmann participer à une rencontre avec le public. Nous en avons profité pour leur poser quelques questions inspirées par le sujet du film… Marc : J’étais parti pour un BEP Ventes mais je n’aurais jamais été au bout. En fait, je ne me voyais pas faire autre chose. Deborah : Moi je me voyais prof ou politique. Mais en fait ce sont les études qui me plaisaient. Deborah : Il n’est venu qu’une journée, comme Kev Adams car Léa,  ans, n’est pas la brillante avocate qu’imaginent ses parents. En réalité, avec Bertille sa meilleure amie et colocatair­e (Alison Wheeler), elle a monté une agence proposant de « louer » leurs services pour tous types de missions. De ramasseuse de balles à fille aimante, de conseillèr­e conjugale à belle-fille idéale, Léa jongle avec les identités jusqu’à s’y perdre elle-même. Alors quand Raphael (Marc Ruchmann), son amour de jeunesse, réapparaît et se retrouve mêlé malgré elle à une de ses impostures, les choses vont rapidement lui échapper… Bien écrite, bien jouée et très enlevée, cette petite comédie romantique n’a pas d’autre ambition que de divertir gentiment. Et elle y parvient très bien. L’affiche ne ment pas pour une fois : Deborah François et Alison Wheeler en sont les meilleurs atouts. ils étaient en tournée ensemble. On s’est bien amusés. Il fallait voir la tête des gens qui faisaient leur footing à  h eures du matin au jardin du Luxembourg, quand ils sont passés devant la scène. Ils n’en revenaient pas. Certains ont dû croire qu’il faisait ça pour de vrai ! (rires)

Est-ce qu’on est meilleur menteur quand on est acteur ? Deborah : C’est sûr qu’on a de l’entraîneme­nt. On sait faire. Mais tout le monde est un peu menteur non ? Marc : En fait, on se méfie plus des acteurs. Du coup, c’est moins facile pour nous de mentir, je crois Marc : Deborah François ! (rires) Le sujet est assez nouveau. l’écriture est très moderne et dynamique, bien ancrée dans notre génération Deborah : Je trouvais l’idée géniale. Quand j’avais entendu parler de ce type de services au Japon, je m’étais dit que ça ferait un super sujet de comédie. J’aimais bien aussi l’idée que, pour une fois, dans une comédie romantique, on parte d’abord du point de vue de la fille plutôt que du garçon.

C’est un film de filles ? Deborah : Quand les Dardenne font un film avec des acteurs masculins, on ne leur dit pas qu’ils ont fait un film de mecs. Je trouve ça réducteur. Ce n’est pas parce que c’est réalisé par des nanas que c’est plus un film de filles qu’autre chose. Marc : Je suis entrain d’essayer une applicatio­n pour apprendre les langues, Babel. Je vous dirai dans six mois si ça marche Deborah : Moi je suis une fan d’Instagram. Je poste beaucoup de photos. Ça me sert pour le boulot, mais pas que. J’adore ça, en fait ! Facebook aussi. Ça me permet de garder le contact avec les gens que j’aime et que je ne vois pas assez souvent. J’y ai même mis ma mère !

Vous pourriez vous en servir pour retrouver votre premier amour ? Marc : Pourquoi pas ? C’est courant, non ? Deborah : Pas pour moi. Quand c’est fini, c’est fini. Ou alors il faudrait attendre  ans qu’on ait vraiment changé… Marc : Je crois qu’on ne change pas tant que ça, au fond Deborah : Rechercher son premier amour c’est chelou. Ça veut dire qu’on n’a rien connu de mieux depuis. C’est dommage quand même… Argentine1­977. Ancien pilote militaire, Tomas Koblic (Ricardo Darin) a participé contre son gré à des crimes commis sous la dictature. Il se cache dans une petite ville du sud du pays, mais sa présence attire l’attention du shérif local (Oscar Martinez), vicieux et sans scrupule... La dictature argentine et ses « vols de la mort » (opposants jetés des avions) servent de toile de fond politique à ce bon petit polar rural, chargé d’ambiance. Le face à face entre l’incontourn­able Ricardo Darin, en ancien pilote de la junte travaillé par sa conscience et Oscar Martinez, dans un rôle de flic pourri digne des frères Coen, tient toutes ses promesses. La photograph­ie et le scope sont superbes. Dommage que le scénario cède à trop de facilités. L’atterrissa­ge est laborieux.

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Navet Médiocre Moyen Bon Excellent Chef-d’oeuvre À part jouer la comédie, quel(s) métier(s) auriez-vous aimé faire ? Gad Elmaleh en prof de tai-chi éventail, il fallait y penser… Sans mentir, qu’est-ce qui vous a poussé à accepter le rôle ? Vous utilisez beaucoup de services sur Internet ?
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(Photo Eric Ottino)
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