Gens du voyage: réquisition sous tension à Gilette
La préfecture a ordonné au conseil départemental la mise à disposition d’un terrain au Bec de l’Estéron pour accueillir, dimanche, près de 200 caravanes. Le maire va déposer un recours
Mardi, le préfet des Alpes-Maritimes, Georges-François Leclerc, a pris un arrêté de réquisition d’un terrain appartenant au conseil départemental. Objectif : y installer dimanche des caravanes des gens du voyage. Une parcelle se situant à Gilette, et plus précisément, au Bec de l’Estéron – entre le site Natura 2 000 et le pont Charles-Albert – qui s’étale au pied du village, à la jonction du Var et de l’Estéron. L’installation devrait durer « entre deux et trois semaines, au maximum », précise Véronique LaurentAlbesa, sous-préfète de Nice-Montagne.
Christian Estrosi « regrette » cette réquisition
La Métropole Nice-Côte d’Azur est aussi réquisitionnée afin de réaliser, dans ce laps de temps, les travaux d’aménagement nécessaires. Le but avoué de la démarche? Éviter une installation illicite qui causerait des troubles à l’ordre public. Le conseil départemental et la métropole n’ont pas souhaité épiloguer. Christian Estrosi s’est néanmoins fendu d’un tweet exprimant son regret quant à cette réquisition, « contre l’avis du maire ». Cette démarche est, il est vrai, conforme à la loi du 5 juillet 2000 relative à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage. Au grand dam de Patricia Demas.
« Une mesure unilatérale »
Avançant le chiffre de 200 caravanes, « soit entre 800 et 1 000 personnes », le maire sans-étiquette de Gilette s’est dit « étonné par cette mesure unilatérale » dont elle a pris connaissance, selon ses dires, « mardi soir, lors du conseil municipal, de la voix de Véronique Laurent-Albesa. » Avec « l’appui unanime de [son] conseil municipal », elle déclare « s’opposer fermement » à cette implantation. Ce, pour plusieurs raisons (lire ci-contre). Après la surprise, place à l’action… en justice. Patricia Demas entend porter « l’affaire » devant le tribunal administratif. Hier après-midi, elle attendait «de recevoir copie de l’arrêté préfectoral» pour déposer « un recours en référé. »