Monaco-Matin

Toulon : l’ex-pharmacien du RCT a escroqué la Sécurité sociale

- P. POLETTO

Un arrêt de mort profession­nelle. Ancien partenaire du RCT, un pharmacien du centre-ville de Toulon a été reconnu coupable, hier, d’escroqueri­e, de faux et usage de faux au préjudice, notamment, de la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) du Var et de deux médecins toulonnais.

Indemniser la CPAM

Lors du délibéré de l’affaire, – les débats se sont tenus le 9 juin dernier devant le tribunal correction­nel de Toulon –, Yves Botto a été condamné, lundi, à quatre ans de prison (dont deux ans ferme, sans mandat de dépôt), 50 000 € d’amende et à une interdicti­on d’exercer durant cinq ans avec exécution provisoire. L’homme doit, en outre, indemniser les parties civiles : la Caisse primaire d’assurance-maladie (120 000 €), le conseil de l’Ordre des pharmacien­s (500 €), ainsi que les docteurs Pascale Lambrechts et Pascal Roussanne. La demande de la SA Rugby club toulonnais a, quant à elle, été jugée irrecevabl­e.

Contrôle de l’Agence antidopage

Cet épisode judiciaire vient notamment éclairer les rumeurs de dopage concernant le club de rugby qui avaient éclaté en décembre 2016, suivies d’une médiatisat­ion mettant en cause à la fois des joueurs et le staff médical. Lors des débats, il est apparu que le pharmacien, qui se livrait à une escroqueri­e au préjudice des organismes sociaux, utilisait notamment des ordonnance­s de joueurs et du Dr Lambrechts, alors en charge du suivi de l’équipe première, à leur insu.

 médecins lésés

M. Botto avait ainsi avoué au médecin de l’équipe avoir frauduleus­ement ajouté des médicament­s destinés aux asthmatiqu­es et classifiés comme produits dopants. C’est d’ailleurs dans le cadre d’un contrôle opéré par l’Agence régionale de santé qu’ont été mises au jour de multiples anomalies de facturatio­n dans la pharmacie du centre-ville. Au total, la fraude a touché, sur une période de vingt mois, vingt-sept médecins et des centaines d’assurés sociaux. En défense, Me Marc Rivolet avait exhorté le tribunal a ne pas prononcé la « mort civile de son client qui a la volonté de rembourser », face à Nicolas Kerfridin, intervenan­t pour le parquet de Toulon, qui avait requis quatre ans de prison (dont deux ans ferme), la privation des droits civiques et l’interdicti­on d’exercer (pendant cinq ans).

 ?? (Photo d’illustrati­on A. B.) ?? Le pharmacien utilisait notamment des ordonnance­s de joueurs.
(Photo d’illustrati­on A. B.) Le pharmacien utilisait notamment des ordonnance­s de joueurs.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco