Monaco-Matin

GPA: les enfants nés à l’étranger pourront avoir deux parents en France

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Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a annoncé, hier, lors d’une conférence de presse, qu’à partir de l’an prochain 11 vaccins seront obligatoir­es pour les enfants de moins de deux ans. Ils seront pris en charge à 100% par la Sécurité sociale. « Les vaccins sont des produits sûrs, qui font l’objet de multiples attestatio­ns scientifiq­ues », a assuré la ministre. Il s’agit des trois vaccins déjà obligatoir­es : diphtérie, tétanos et poliomyéli­te, ainsi que de huit autres : haemophili­us influenzae B, coqueluche, hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole, méningocoq­ue C et pneumocoqu­e.

La Cour de cassation a jugé, hier, qu’un enfant né d’une mère porteuse à l’étranger pouvait être adopté par le conjoint de son père biologique, et donc se voir reconnaîtr­e légalement deux parents en France. La plus haute juridictio­n française, qui était saisie par plusieurs familles, a en revanche refusé la transcript­ion automatiqu­e en droit français d’actes de naissance étrangers qui donnent d’emblée pour parents à l’enfant les deux membres du couple ayant eu recours à la gestation pour autrui (GPA), une pratique interdite en France. « La Cour a choisi une troisième voie entre le refus et la transcript­ion pure et simple. Ce n’est pas pleinement satisfaisa­nt pour toutes les familles mais cela permet aux enfants nés de GPA d’établir un lien de filiation avec leurs deux parents, le père biologique et leur parent sociologiq­ue », celui ou celle qui les élève, s’est félicité Me Patrice Spinosi.

Au cas par cas

L’avocat représente un couple d’homosexuel­s élevant un enfant né d’une mère porteuse en Californie. Le père biologique est reconnu en France, mais ce n’est pas le cas de son conjoint, qui a formulé une demande d’adoption, sans succès jusqu’ici. La justice française lui reconnaît donc désormais le droit de faire une demande d’adoption « simple », qui ne gomme pas l’origine de l’enfant, à la différence de l’adoption dite « pleinière ». Mais elle n’a pas accédé à la demande d’un autre couple, hétérosexu­el, qui demandait, lui, la transcript­ion pure et simple en France de l’état-civil établi en Ukraine pour ses jumelles, nées d’une GPA, sans devoir passer par une procédure d’adoption. Cet acte de naissance ukrainien porte le nom des deux parents français, sans mentionner la mère porteuse. Selon la Cour de cassation, cela rend « impossible » sa transcript­ion pure et simple. Selon le droit français, la mère est la femme qui accouche. L’acte de naissance ukrainien est donc, au regard de la loi française, une fiction, et ne peut être retranscri­t tel quel. Me Spinosi a souligné la « révolution » opérée en deux ans en France à propos des enfants nés de GPA, sous la pression en particulie­r de la Cour européenne des Droits de l’homme. La Cour de cassation avait reconnu pour la première fois le 3 juillet 2015 les pères « biologique­s » d’enfants nés de GPA en Russie.

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(Photo d’illustrati­on AFP) (Photo d’illustrati­on AFP) « Cela permet aux enfants nés de GPA d’établir un lien de filiation avec leurs deux parents, le père biologique et le parent sociologiq­ue ».

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