Monstres et compagnie
La capitale azuréenne s’apprête à accueillir les plus grands bateaux de course de la planète, dans une épreuve inédite, en Méditerranée et en présence des meilleurs skippers
Des monstres ont rendezvous en Baie des Anges l’an prochain. Nice s’apprête à accueillir une nouvelle épreuve (après le Tour de France, les Extreme Sailing Series ou la Louis Vuitton Trophy), disputée en équipage et orchestrée par Amaury Sport Organisation, où les plus grands bateaux de course de la planète (référencés dans la classe Ultime), ferrailleront pour la première fois en Méditerranée. Ces multicoques, aux dimensions folles (1), sont généralement taillés pour des tours du monde ou des courses transatlantiques (Route du Rhum notamment). Du 28 avril au 6 mai 2018, ils s’affronteront dans un format inédit, comme l’explique Jean-Baptiste Durier, directeur de la prochaine Nice Ultimed. « Il s’appelle sprint au large. C’est un format intermédiaire entre la course au large pour laquelle ont été bâtis ces bateaux et la régate. On a tracé un circuit innovant qui va aller à la rencontre des côtes méditerranéennes les plus iconiques pour permettre au public de voir ces trimarans exceptionnels. »
Les meilleurs skippers de la planète
Mener ces embarcations démoniaques, qui affolent les compteurs et peuvent atteindre les 40 noeuds (74 km/h), se veut la chasse gardée des skippers chevronnés. « Moins de dix marins sont capables de faire un tour du monde sur ces bateaux. En solitaire, la moindre manoeuvre prend plusieurs heures. Ils sont dangereux par essence parce que ce sont des multicoques et qu’ils peuvent plus facilement chavirer que les monocoques », ajoute Jean-Baptiste Durier. Dans ces conditions, le casting de la Nice Ultimed se veut peuplé de noms ronflants : Le Cléac’h (vainqueur du Vendée Globe 2016), Joyon et Coville, détenteurs des records des tours du monde en équipage et en solitaire, Le Blevec, Josse et Gabart (plus jeune vainqueur du Vendée Globe) sont ainsi attendus.
Prologue entre Marseille et Nice
Nice ne sera pas l’unique chanceuse. D’autres terres auront l’immense privilège de voir débouler près de leurs côtes ces Formules 1 des mers. « Un prologue aura lieu entre Marseille et Nice le 28 avril, en passant par Toulon, Saint-Tropez et Antibes, détaille le maire de Nice, Christian Estrosi, pas peu fier de recevoir un tel événement dont le parcours sera officiellement dévoilé le 1er décembre. Il y aura ensuite deux boucles par le Cap Corse, la Sardaigne, Majorque et les îles du Frioul. Au terme de chacune de ces boucles, les skippers reviendront à Nice. Il y aura aussi des régates en stade nautique. La course pourra être suivie sur un écran géant dans le village installé quai des Etats Unis. » Avant d’enchaîner sur l’intérêt d’organiser une telle course. « Comment pouvait-on continuer à concevoir qu’en France les grandes épreuves avec les grands navigateurs soient toujours consacrées à la façade atlantique. Ne pas utiliser notre plan d’eau aurait été une erreur. Ça fait un an et demi qu’on travaille et ce sera un soutien à l’image et à l’économie de la ville. » La Nice Ultimed s’inscrit dans le développement d’une classe Ultime encore jeune et en chantier (lire la genèse ci-dessous). Ses principaux acteurs planchent d’ailleurs à l’élaboration d’un calendrier de courses, après avoir façonné un collectif en 2013 dans le but d’édicter notamment une réglementation sur la taille des bateaux. Le point d’orgue de ce travail se voudra un tour du monde en solitaire. Son départ sera donné de Brest en décembre 2019.
35 m de haut (immeuble de 10 étages), 21 de large (un terrain de hand), 32 de long (plus qu’un terrain de basket) et 650m2 de voile (soit 2,5 terrains de tennis).