Monaco-Matin

Le « T » de la piscine baptisé « Jules Soccal »

Le souverain était présent, hier aux côtés de la famille du Monégasque «de sang et de coeur», pour la cérémonie au cours de laquelle l’appontemen­t du port Hercule a été baptisé «Jules Soccal»

- J.D.

Attribuer le nom de Jules Soccal à cet appontemen­t, c’est non seulement lui rendre hommage mais c’est aussi lui garantir qu’il contribuer­a à exister dans les mémoires, c’est entretenir et nourrir le souvenir de ce compatriot­e si profondéme­nt attaché à son pays et à ses princes. » Hier, en présence du prince Albert II, le maire Georges Marsan a officielle­ment baptisé le « T » central du port Hercule.

«Lamerest notre ADN »

« Le choix de cet appontemen­t n’est pas anodin. Si Jules Soccal a toujours été très attaché à perpétuer les traditions et la langue de notre pays, il était également un grand passionné de la mer. (...) C’est donc tout naturellem­ent qu’il réunira ses deux passions, en écrivant et publiant en 1971 “Le vocabulair­e monégasque de la marine et de la mer” ». Poète à ses heures, Jules Soccal incarne le Monaco d’antan. Né en 1907 à Monaco-ville dans la rue Basse, il est ce que l’on appelle un Fiyu d’a Roca. Élève à l’École des Frères, il parle le Monégasque à la maison et avec ses copains à une époque où ce n’est pas autorisé. Plus tard, locataire d’un garage à bateaux sur la cale du port Hercule, il pêche au large de la baie. «Mais il pratiquait une pêche raisonnée, souligne le maire. Sa fille Josiane le revoit encore remettre en mer des homards trop petits ou des langoustes chargées d’oeufs. » Jules Soccal était également Josiane Campana était entourée de ses petits-enfants, Sarah et Erwan, pour partager ce moment d’hommage à son père autour du souverain. Un moment de joie mais aussi d’émotion où elle s’est rappelée des temps heureux de ses jeunes années. « J’ai passé toute mon enfance sur le port. Mon père avait le garage à bateaux. Le soir, je dormais chez ma grand-mère à Monaco-ville tandis que mes parents, eux, restaient au port. Il y avait des moules sur les mouillages des bateaux qui étaient très bonnes. Des oursins aussi. Ce fut une enfance heureuse. Je passais toutes mes vacances très impliqué au Yacht-club de Monaco et a participé à de nombreuses régates. « La mer est notre ADN », note son petit-fils Olivier Campana, qui travaille au Yacht-club. Hier midi donc, c’est cette belle histoire de Monaco qu’était rappelée avec émotion à Pierre Casiraghi, neveu du prince, Didier Gamerdinge­r, conseiller pour les Affaires sociales et la Santé et représenta­nt le ministre d’État, Daniel Boéri, conseiller national représenta­nt le président du Conseil national, Richard Milanesio, conseiller au cabinet princier, représenta­nt le chef du cabinet princier, Christophe Prat, directeur général du départemen­t de l’Intérieur, représenta­nt le conseiller pour l’Intérieur. scolaires ici. Je faisais de la voile et de la rame. Nous jouions au Fort Antoine qui avait été abîmé durant la guerre et n’était alors pas encore restauré. Sur le port, il y avait une enfilade de petits garages. L’ambiance était très conviviale. La vie de mon père était autour de la mer et de la langue monégasque. Moi, je ne le parle pas trop bien. Mon père et ses parents le parlaient entre eux mais s’adressaien­t à moi en Français. Car on n’avait pas le droit de parler le Monégasque. Aujourd’hui, tout a changé et j’essaie de transmettr­e la langue à mes petits-enfants. C’est de la fierté et de la joie. Ça me rappelle beaucoup de choses… »

 ?? (Photo J.D.) (Photo Michael Alesi) ?? Josiane Campana, entourée de ses deux petits-enfants, Sarah et Erwan. Le prince Albert II a assisté à l’inaugurati­on de l’appontemen­t du port Hercule baptisé « Jules Soccal ».
(Photo J.D.) (Photo Michael Alesi) Josiane Campana, entourée de ses deux petits-enfants, Sarah et Erwan. Le prince Albert II a assisté à l’inaugurati­on de l’appontemen­t du port Hercule baptisé « Jules Soccal ».

Newspapers in French

Newspapers from Monaco