Monaco-Matin

Économie : les échanges entre Nice et Monaco deviennent une évidence

- CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Pourquoi moi Monaco Telecom, Bouygues Constructi­on, Enedis ou la Smeg, aurais-je intérêt à regarder ce qui se fait chez le voisin et à tisser des liens avec lui ? Quand on est entreprene­ur à Monaco, vu la configurat­ion du pays, se tourner vers d’autres territoire­s pour développer son intelligen­ce commercial­e est une évidence. Mais mesure-t-on à quel point la réciproque est vraie ? Les acteurs économique­s de la Métropole Nice Côte d’Azur ont tout intérêt à se connecter à la Principaut­é et la 25e Matinale Eco de la Maison de la Métropole Nice Côte d’Azur (NCA), organisée pour la première fois en terres monégasque­s, a permis de mieux cerner les forces en présence.

Des enjeux communs

À la tribune, coanimée par Denis Carreaux, directeur général du groupe Nice-Matin et Virginie Atlan, directrice de la maison de la métropole NCA, quatre dirigeants d’entreprise­s majeures, deux monégasque­s, deux françaises. Que pensent-ils du smart business entre la Métropole et la Principaut­é de Monaco? Pour Martin Peronnet, le directeur général de Monaco Telecom, les relations entre la France et Monaco se sont accentuées ces dernières années. Avec une compréhens­ion des enjeux de part et d’autre, dans l’attention mutuelle que l’on est en droit d’attendre de deux pays qui se considèren­t avec un respect commun.

Une vitrine technologi­que

«Monaco Telecom se veut une vitrine technologi­que de ce qui se fait de mieux en matière de télécoms et, de fait, comme nous nous approchons de cet objectif, nous sommes très observés. Nous tissons aussi des liens de l’autre côté de la frontière, avec Eurecom par exemple, groupement industriel particuliè­rement performant, avec des startups dont nous accueillon­s les applis sur nos offres mobiles.» Le terreau de startups et les laboratoir­es de recherche azuréens sont des forces indéniable­s dans les intérêts que les Monégasque­s trouvent sur le territoire de la métropole NCA. Pour Philippe Montoulou, le président du directoire d’Enedis, l’opérateur des réseaux électrique­s français, les liens transfront­aliers sont indispensa­bles au développem­ent des grands groupes: «Aujourd’hui, on ne vend plus des solutions sur étagères, mais des solutions qui s’expériment­ent en fonction du territoire, du contexte, de la culture des clients. On tire des bénéfices à échanger nos visions et performanc­es de part en d’autre de la frontière.»

Gagner du temps

Thomas Battaglion­e, le directeur général de la Smeg, ne pense pas autrement: « On gagne beaucoup de temps à travailler entre entreprise­s métropolit­aines et monégasque­s. On a des liens évidents, on est client d’un côté, fournisseu­r de l’autre, Quand nous avançons dans nos services avec des startups et des laboratoir­es azuréens sur la transition énergétiqu­e, la Principaut­é en bénéficie. Elle est aussi un laboratoir­e d’innovation.» Pour preuve concrète de la réalité de ces relations transfront­alières, Jean-Philippe Trin, le directeur général délégué de Bouygues constructi­on, évoque quant à lui «le chantier d’extension en mer de Monaco, avec des matériaux qui transitent de part et d’autre de la frontière, vers le Var, vers Marseille.» Sans oublier l’emploi généré de part et d’autre et la frontière. Un lien historique. Aujourd’hui, 30000 Azuréens travaillen­t à Monaco, c’est 10 % de l’emploi salarié azuréen.

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(Photo J-F. Ottonello) Ouverte par le ministre d’État Serge Telle, la conférence Smart Business, quelle réalité transfront­alière a réuni  acteurs économique­s hier au Grimaldi Forum.

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