Économie : les échanges entre Nice et Monaco deviennent une évidence
Pourquoi moi Monaco Telecom, Bouygues Construction, Enedis ou la Smeg, aurais-je intérêt à regarder ce qui se fait chez le voisin et à tisser des liens avec lui ? Quand on est entrepreneur à Monaco, vu la configuration du pays, se tourner vers d’autres territoires pour développer son intelligence commerciale est une évidence. Mais mesure-t-on à quel point la réciproque est vraie ? Les acteurs économiques de la Métropole Nice Côte d’Azur ont tout intérêt à se connecter à la Principauté et la 25e Matinale Eco de la Maison de la Métropole Nice Côte d’Azur (NCA), organisée pour la première fois en terres monégasques, a permis de mieux cerner les forces en présence.
Des enjeux communs
À la tribune, coanimée par Denis Carreaux, directeur général du groupe Nice-Matin et Virginie Atlan, directrice de la maison de la métropole NCA, quatre dirigeants d’entreprises majeures, deux monégasques, deux françaises. Que pensent-ils du smart business entre la Métropole et la Principauté de Monaco? Pour Martin Peronnet, le directeur général de Monaco Telecom, les relations entre la France et Monaco se sont accentuées ces dernières années. Avec une compréhension des enjeux de part et d’autre, dans l’attention mutuelle que l’on est en droit d’attendre de deux pays qui se considèrent avec un respect commun.
Une vitrine technologique
«Monaco Telecom se veut une vitrine technologique de ce qui se fait de mieux en matière de télécoms et, de fait, comme nous nous approchons de cet objectif, nous sommes très observés. Nous tissons aussi des liens de l’autre côté de la frontière, avec Eurecom par exemple, groupement industriel particulièrement performant, avec des startups dont nous accueillons les applis sur nos offres mobiles.» Le terreau de startups et les laboratoires de recherche azuréens sont des forces indéniables dans les intérêts que les Monégasques trouvent sur le territoire de la métropole NCA. Pour Philippe Montoulou, le président du directoire d’Enedis, l’opérateur des réseaux électriques français, les liens transfrontaliers sont indispensables au développement des grands groupes: «Aujourd’hui, on ne vend plus des solutions sur étagères, mais des solutions qui s’expérimentent en fonction du territoire, du contexte, de la culture des clients. On tire des bénéfices à échanger nos visions et performances de part en d’autre de la frontière.»
Gagner du temps
Thomas Battaglione, le directeur général de la Smeg, ne pense pas autrement: « On gagne beaucoup de temps à travailler entre entreprises métropolitaines et monégasques. On a des liens évidents, on est client d’un côté, fournisseur de l’autre, Quand nous avançons dans nos services avec des startups et des laboratoires azuréens sur la transition énergétique, la Principauté en bénéficie. Elle est aussi un laboratoire d’innovation.» Pour preuve concrète de la réalité de ces relations transfrontalières, Jean-Philippe Trin, le directeur général délégué de Bouygues construction, évoque quant à lui «le chantier d’extension en mer de Monaco, avec des matériaux qui transitent de part et d’autre de la frontière, vers le Var, vers Marseille.» Sans oublier l’emploi généré de part et d’autre et la frontière. Un lien historique. Aujourd’hui, 30000 Azuréens travaillent à Monaco, c’est 10 % de l’emploi salarié azuréen.