«La République en marche!» se réoriente pour garder son élan
« La République en marche ! » (LREM) a présenté hier son nouvel organigramme et ses grands chantiers pour les prochaines années, en débordant du champ habituel des partis politiques dans l’espoir d’entretenir l’élan militant après 15 mois de conquêtes électorales. Devant 3000 personnes réunies à La Villette à Paris, dont le Premier ministre Édouard Philippe et plusieurs membres du gouvernement, le parti de la majorité a signé un deuxième acte fondateur (après sa création en avril 2016), en redessinant sa structure et ses objectifs. Après un mois de consultations et d’appels à contribution, le mouvement, fort de 373 000 adhérents, a accouché d’un organigramme d’abord appuyé sur ses 3 200 comités locaux. Tirés au sort, les adhérents représenteront 20 % du nouveau parlement du parti, baptisé « Conseil » et composé de ses députés, sénateurs et élus locaux. Le bureau exécutif, qui sera paritaire, comprendra parmi sa trentaine de pensionnaires «dix membres issus de la société civile». Seront également membres de ce bureau «le ou les délégués généraux », qui seront les véritables dirigeants du parti. Celui-ci ou ceux-ci seront élus par le Conseil pour trois ans, «dans la limite de deux mandats ».
Outils en ligne, atelier d’idées et « points de contact »
Mais c’est surtout sur sa feuille de route que mise « La République en marche ! » pour entretenir la flamme. Elle se découpe en six chantiers, qui doivent permettre au parti d’intervenir dans la vie quotidienne des Français. Le premier : développer «la formation citoyenne», par la mise en place d’outils «en ligne, gratuits et ouverts à tous». Sera également installée une « plateforme de mise en relation et d’accompagnement», sorte de réseau social entre ses adhérents. Il faut y ajouter la création d’un «réseau des facilitateurs locaux», « en ciblant en priorité les quartiers en difficulté et les zones rurales délaissées ». Et la mise en place, à la rentrée, d’un « atelier d’idées » ouvert aux citoyens, « en sollicitant leurs idées et en les faisant participer aux expérimentations » . Des «points de contact » appelés « kiosques », sont par ailleurs prévus, notamment pour «recueillir les réactions citoyennes ». Enfin, le parti espère lancer d’ici à la fin de l’année une «grande marche européenne afin de faire émerger les préoccupations majeures des citoyens» .Une manière de préparer les élections européennes de 2019, qui feront office de premier test intermédiaire dans les urnes pour Emmanuel Macron.