Monaco-Matin

Broken Back : « La musique, c’est mon bonheur collatéral »

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Le dos cassé (Broken Back) et les épaules frêles. Mais solides ! Jérôme Fagnet, révélation de la scène folk-électro française, est passé de la diffusion virtuelle de ses tubes à la réalité des concerts avec la carrure d’un bûcheron : déjà 180 dates en deux ans ! Jeudi dernier, chat perché dans les oliviers du Mas des Escaravati­ers à Puget, le Breton de Saint-Malo a paradoxale­ment effectué une sorte de retour aux sources, même si ce n’était que dans l’eau chlorée de la piscine locale. «C’est génial, car j’ai donné un de mes premiers concerts aux Escaravati­ers il y a deux ans, en première partie de Lost Frequencie­s. Alors revenir ici en tête d’affiche, c’est tout un symbole ». Symbole et belle obole car Broken Back a fait le plein. La folk-électro de ce guitariste à la voix suave, qui transforme les mots de tristesse en rythmes de liesse, s’exporte sur tous les rivages. Écume les vagues de tous âges. Live is life. Ou comment passer du tube Internet à la vraie planète. «La scène, c’est quelque chose de beaucoup plus fort que ce qu’on ressent pour des milliers de vues sur Youtube. L’émotion y est tangible et interactiv­e avec le public, il y a une énergie dont je me nourris chaque soir ». Un sacré remède, sans doute le meilleur, pour ce jeune homme de 26 ans destiné à une carrière « marketing » après des études de commerce. Qui s’est jeté corps… et âme dans la musique parce qu’il en avait plein le dos ! Des vertèbres qui pincent, un destin qui grince… Et voilà Jérôme qui revient à ses premières amours. Résurgence de dix années de tuba au conservato­ire. Résilience pour instrument de passage, entre douleur et bonheur. Les os qui font crac et les notes qui font déclic. Ou comment le handicap devient talent émergent. Broken back ! « La musique est un bonheur collatéral, c’est comme un superbe lot de consolatio­n. Sans ce mal de dos, je n’aurais jamais eu l’idée de m’investir à fond dans la musique ». Avec ce mix d’influences et cet esprit « start-up », pour celui qui a créé son propre label. «Je fais de la folk-électro, estime l’intéressé. J’aime bien rajouter indie, car j’appartiens à cette génération autodidact­e et autoprodui­te. Un artiste qui commence par bricoler des sons dans sa chambre, uniquement porté par son inspiratio­n. Une musique plus organique, moins calibrée qu’avec une grosse maison de prod, et peut-être moins aseptisée ». Les hits s’enchaînent (Halcyon Birds, Happiest Man on Earth, Mild Blood, Young souls, Excuses, morceau dédié à sa petite soeur qu’il adore) et le voilà qui se démène sur scène comme un lapin de (ga) Rennes ! Et au fait, ce mal de dos, plus qu’un mauvais souvenir ? « Ça va très bien. En fait, j’ai un bassin qui se déplace tout seul tous les six mois, d’où mes vertèbres coincées. Avec mon ostéo, on a mis huit mois à comprendre le problème, c’est mon bassin d’Achille ! ». En révision permanente mais en forme, Jérôme Fagnet. Jusqu’à réviser son nom de scène ? « Ah non ! Je le garde quand même. Broken Back, c’est le départ de tout… ».

 ?? (Photo Michel Johner) ?? Au Mas des Escaravati­ers à Puget jeudi dernier avant les Nuits du Sud à Vence le  juillet, Jérôme Fagnet alias Broken Back, s’est fondu dans le paysage Méditerran­éen. Les oliviers et la tournée, ça va bien aussi au teint pâlot du breton malouin :...
(Photo Michel Johner) Au Mas des Escaravati­ers à Puget jeudi dernier avant les Nuits du Sud à Vence le  juillet, Jérôme Fagnet alias Broken Back, s’est fondu dans le paysage Méditerran­éen. Les oliviers et la tournée, ça va bien aussi au teint pâlot du breton malouin :...

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