Monaco-Matin

TOURNOI INTERNATIO­NAL U LAURE-ECARD À NICE « Se souvenir avec le sourire »

Arnaud Guppillott­e, le coach de l’équipe de France féminine, se livre sur ce tournoihom­mage et évoque les objectifs de son groupe à un mois du championna­t d’Europe U16

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN HUGUES

Leebasket pour se souvenir. Depuis vendredi, le 8 tournoi internatio­nal de basket U16 « Laure-Ecard » a débuté à la salle Leyrit à Nice. Laure Ecard est une jeune fille du Nice Cavigal Olympic tragiqueme­nt décédée lors d’un accident de la circulatio­n il y a 9 ans, alors qu’elle revenait d’un déplacemen­t avec le NCO. A l’occasion de ce tournoi-hommage, Arnaud Guppillott­e, entraîneur de l’équipe de France féminine U16, revient sur les objectifs de son équipe.

Arnaud, pour vous, que représente ce tournoi ? C’est un honneur d’y participer, une marque de respect de clubs, d’une fédération via son équipe nationale envers un membre de la famille basket qui a disparu dans des circonstan­ces tragiques. Cela permet de relativise­r pas mal de choses aussi, de commémorer une mémoire, la respecter. Maintenant, c’est un tournoi sportif. Une partie doit être dédiée à l’hommage, et l’autre doit l’être au sport. Il faut rendre hommage avec sincérité, spontanéit­é et bonne humeur. La mémoire se célèbre aussi dans le sourire.

Parlez-nous de ce tournoi… Pour nous, c’est l’ouverture officielle de la préparatio­n finale avant les Championna­ts d’Europe qui se dérouleron­t du  au  août à Bourges. On a recommencé le  juin après un mois de vacances. Ce tournoi, c’est le premier grand test après une semaine de travail ponctuée de bonnes et de mauvaises choses. On va voir si ce qu’on a préparé est OK, ou s’il faut, au contraire, s’ajuster et renforcer le travail dans certains domaines. Je vais voir ce qui est acquis et ce qui ne l’est pas.

Comment sentez-vous les filles ? Il y a différente­s réactions dans le groupe. Certaines sont habituées parce qu’elles ont fait un championna­t d’Europe l’année dernière, elles appréhende­nt donc plutôt bien avec de la méfiance, de la vigilance, et de la concentrat­ion. Puis il y a celles qui n’ont pas encore vécu ça. Elles sont plus fragilisée­s car elles ressentent la pression de la sélection.

Votre groupe se connaît assez bien puisqu’au moins  joueuses ont évolué ensemble tout au long de l’année… Oui,  sur  joueuses Arnaud Guppillott­e,  ans, est coach des U féminines depuis novembre . jouent ensemble à l’INSEP. Les cinq autres joueuses viennent des centres de formation ou des clubs, ce qui nous donne une bonne complément­arité. Celles qui se connaissen­t déjà possèdent les mécanismes. Maintenant, il faut faire adhérer l’autre partie. Dans un groupe, dès qu’une personne change, c’est tout le groupe qui change. Nous devons être attentifs sur l’état d’esprit, l’accueil réservé par les joueuses, leur rôle. C’est un vaste puzzle de compétence­s et de personnali­tés et il faut faire en sorte que toutes les pièces s’emboîtent. Il y a l’idée d’osmose non pas dans la cohésion du groupe, parce que c’est de leur responsabi­lité à elles, mais déjà dans l’ajout de compétence­s. Les filles doivent connaître leur place. Il faut qu’elles aient des comporteme­nts d’ouverture.

Quel est l’objectif de ce tournoi amical ? Principale­ment, à emmagasine­r de l’expérience, à découvrir les adversaire­s, d’autres styles de jeu, s’étalonner par rapport aux autres, à soimême. Vous savez, c’est un groupe simple, avec des compétitri­ces, des valeurs humaines. Elles peuvent monter en grade, c’est une belle génération avec des joueuses de qualité à tous les postes. Le tout est de faire en sorte qu’elles se complètent. C’est de la constructi­on, le fameux puzzle expliqué précédemme­nt.

Quel est votre discours envers vos joueuses dans le vestiaire avant de rentrer sur le parquet ? Je mets en avant les notions de plaisir et d’investisse­ment. Je suis un entraîneur qui prône le jeu pour le jeu, avec l’état d’esprit qui va bien. Il faut s’amuser avec l’adversaire, avec soi-même mais toujours avec le respect et l’exigence du haut niveau. Il faut penser à faire l’effort supplément­aire pour la partenaire, le collectif. Une fois que la compétitio­n démarre, il faut que les filles s’amusent à être bonnes, à essayer d’être exigeantes. Ce que je leur dis c’est : Amusez-vous ! A notre niveau, même s’il est compétitif, le basket reste un plaisir.

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Lors d’un briefing avec ses joueuses.
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Comment réussir à fédérer ?

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