Jean Leonetti en mission d’apaisement
Le maire d’Antibes est l’un des trois membres de la commission installée par LR pour trancher la situation des « Constructifs ». Il prône à la fois l’apaisement et la clarté
Avec Patrick Ollier et Isabelle Le Callennec, Jean Leonetti est l’un des trois « sages » qui viennent d’être chargés par la direction des Républicains de dénouer le psychodrame qui s’y joue depuis le double échec à la présidentielle et aux législatives, en se prononçant sur d’éventuelles exclusions. Le choix de l’ancien ministre et maire d’Antibes pour mener à bien cette mission est déjà en soi un signe. Connu pour son sens de la tempérance, Jean Leonetti paraît avoir le profil pour ramener un peu de sérénité dans un parti à la fois déboussolé et en proie aux aigreurs multiples. Prendre le temps de l’apaisement donc, mais sans renoncer à une ligne lisible, tel est en substance l’objectif que s’est fixé l’auteur de la loi sur la fin de vie, qui se définit comme «un homme ouvert mais cependant loyaliste ».
Situations diverses
« L’enjeu, pose-t-il en préambule, n’est pas tant d’exclure certaines personnes que de refonder nos valeurs pour relancer un parti qui soit capable de rassembler. Je ne suis pas partisan de rajouter une violence supplémentaire aux pesantes défaites que nous avons connues. » Le maire d’Antibes pointe des situations différentes : « Il est logique de ne pas maintenir dans nos rangs des gens qui se sont présentés contre des candidats LR aux législatives, cela coule de source. Tout comme ceux qui ont fait le choix d’entrer au gouvernement (Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin) se sont exclus d’eux-mêmes de notre mouvement. La situation est plus complexe concernant ceux de nos membres qui se sont inscrits dans une démarche de soutien au gouvernement. » Tout en prônant une forme de tolérance, Jean Leonetti pose donc clairement la nécessité « d’entamer un dialogue de clarification, sans forcément passer par la sanction ou l’exclusion, afin de sortir de l’ambiguïté ». Et il s’appuie sur son expérience personnelle pour penser que les choses vont se décanter de manière assez naturelle. « J’ai moi-même adhéré à l’UMP tout en étant vice-président du Parti radical. Mais en 2012, lorsque Jean-Louis Borloo, partisan d’une ligne d’autonomie du PR, a estimé que cela n’était pas compatible, j’ai dû faire un choix.» S’il souhaite bannir toute brutalité, Jean Leonetti souligne l’urgence pour son parti de redonner une image valorisante et identifiable à ses électeurs : « Je pense que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise. Mais il faut dire qui nous sommes. Nous avons besoin de refonder nos valeurs et notre ligne politique, pour savoir ensuite qui exclure et en fonction de quels critères. »
« Parler au peuple »
Rassembler, Jean Leonetti n’en démord pas, espérant que le futur président de LR élu en décembre aura cette volonté, «qui sera déjà nécessaire dès septembre pour garder la majorité au Sénat et défendre les collectivités territoriales menacées par les projets d’Emmanuel Macron ». Il insiste : «A l’heure où le chef de l’État porte une mondialisation heureuse qui parle surtout aux élites, nous devons retrouver l’oreille du peuple, réussir à lui parler à nouveau en répondant aux attentes d’une France à protéger. »