Monaco-Matin

Synesthesi­a: entrez dans le monde d’Aya Takano

Dans le cadre du Monaco Project for the Arts, l’artiste nippone expose, au Pavillon Bosio, 21 tableaux choisis en s’inspirant de la Principaut­é

- JÉRÉMIE BERNIGOLE

Si elle avait déjà exposé en France, c’est la toute première fois qu’Aya Takano dévoile son univers en Principaut­é. « C’est même la première fois que je me rends à Monaco. En plus, j’aime bien la mer », lance avec sourire l’artiste japonaise. Jusqu’au 30 août, le Pavillon Bosio accueille Synesthesi­a, exposition personnell­e composée de 21 tableaux, dans le cadre du Monaco Project for the Arts. « Nous voulions inviter une femme et nous n’avions pas encore reçu d’artiste japonais », explique Isabelle Lombardot, directrice du Pavillon Bosio.

Murakami comme mentor

Aya Takano possède le don de synesthési­e – « Quand j’écoute des sons, je perçois des couleurs » –, d’où le nom de l’exposition, mais est incapable d’expliquer d’où elle tire son inspiratio­n : «Çapeut venir avec le zen, le yoga. Je ne le fais pas mais certains utilisent des médicament­s. Je ne tire pas mon inspiratio­n du quotidien, je prends le pinceau et je peins, tout simplement. » Auteure de science-fiction et de mangas, dessinatri­ce et donc peintre, Aya Takano a notamment travaillé pour Nintendo avant de devenir l’assistante de Takashi Murakami, inventeur

du Superflat. « Grâce à lui, je suis devenue artiste », se souvient-elle. Depuis 2001, elle fait d’ailleurs partie de Kaikai Kiki, studio de production artistique fondé… par Murakami. « C’est l’univers de la BD qui rencontre la peinture », ajoute Isabelle Lombardot. Outre les personnage­s aux troublante­s formes humaines

et à la peau qui semble faite de caoutchouc, ses tableaux interpelle­nt par l’omniprésen­ce de bleu. « Je ne connaissai­s pas Monaco. J’ai donc regardé des photos sur internet pour voir à quoi cela ressemblai­t. J’y ai vu la mer, le ciel bleu mais aussi la nature. Monaco renvoie une image de détente. C’est de cette façon que j’ai

choisi les tableaux qui figurent ici », raconte Aya Takano. Le visiteur passe d’oeuvre en oeuvre, de monde en monde. Le nôtre, trop «solide », déplaît à l’artiste nippone de 40 ans. «Je n’aime pas cette civilisati­on. Prenons l’exemple des voitures, elles sont solides mais ça n’empêche pas les accidents et le fait qu’elles se cassent. Je préfère l’aspect “onctueux”, souffle Aya Takano, prenant en exemple l’une de ses toiles. C’est un peu l’opposition paradis et enfer. Mais suivant les angles de regard, le paradis peut être l’enfer, et inversemen­t. » Jusqu’au 30 août au Pavillon Bosio. Entrée libre tous les jours de 13 h à 19 h.

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(Photo J.B.) Aya Takano fait découvrir son univers pour la première fois en Principaut­é.

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