Dernier tour de piste
À 31 ans, Anouk Forafo, l’heptathlonienne cannoise aux 31 médailles et aux cinq sélections en équipe de France, a décidé de mettre un terme à sa carrière ce week-end
Anouk, c’est vraiment votre dernier tour de piste ? Il n’est jamais simple de prendre une telle décision, mais oui, c’est ma dernière compétition officielle. Athlète de haut niveau, diplômée de Sciences Po, chargée de mission à la mairie de Cannes et maman depuis trois ans d’une petite Maëlie, quelle est votre recette d’une telle réussite ? Très jeune, j’ai dû prendre des décisions. Ça a commencé après mon bac où j’ai fait hypokhâgne et Sciences Po. Ensuite j’ai enchaîné avec ma carrière professionnelle à la mairie de Cannes et enfin la naissance de ma fille Maëlie. Mais là où d’autres ont dû faire des choix, moi j’ai voulu tout garder. C’est mon équilibre. Cela demande de l’organisation, quelques sacrifices, mais c’est ma philosophie de vie.
Comment allez-vous appréhender cet ultime heptathlon ? J’y vais sans pression car je ne me suis pas fixée d’objectif, à part celui de prendre du plaisir. J’espère seulement ne pas me laisser submerger par l’émotion car j’ai prévu de faire un dernier tour d’honneur avec ma fille dans les bras.
Que diriez-vous pour résumer vos années de carrière ? Que j’ai eu de la chance, car je n’ai pas été trop perturbée par les blessures. Cela est sans doute dû aussi à ma rencontre avec Olivier Pauly, mon entraîneur depuis ans. Il a su me conseiller. Je tiens évidemment à le remercier pour tout ça. Je n’oublie pas non plus Nathalie Belotti, mon premier coach qui m’a transmis le goût du travail. Pour tenir ans au plus haut niveau, il faut aussi avoir le soutien et l’amour de sa famille car ce sont de nombreux déplacements. Merci aussi à la mairie de Cannes qui ne manque jamais de m’encourager et bien sûr à mon club, l’AC Cannes, à qui je suis restée fidèle depuis . Le sport est une école de la vie, on y apprend l’échec, la persévérance, la douleur et rien n’est jamais gagné, ni perdu d’avance. Avez-vous déjà pensé à l’après heptathlon ? Je vais sans doute profiter des heures par semaine que je consacrais à mes entraînements pour essayer d’autres sports. Je n’ai pas encore vraiment fait mon choix car mes envies sont multiples.