Monaco-Matin

Jazz à Juan : 50 nuances de Gray avant le hardi Porter Jazz

- LIONEL PAOLI lpaoli@nicematin.fr

Avant de monter sur scène, elle s’est recueillie en prière avec ses musiciens. Comme toujours. Mais hier soir, dans la Pinède-Gould, Macy Gray n’avait aucune raison de s’inquiéter. Même si l’accueil du public de Jazz à Juan n’a, visiblemen­t, pas été à la hauteur de ses attentes. Dès son premier titre, Hands, la batterie roule, le sax s’enflamme. Son timbre rocailleux, sensuel jusqu’au bout des cordes vocales, décolle des coulisses. Puis elle apparaît, coiffure en pétard, robe noire et blanche, gants de cuir sur le micro : Why did’nt you call me again? Les spectateur­s n’ont pas le temps d’esquisser une réponse. Do Something accélère brusquemen­t le tempo. Groove impeccable, sa voix soul survole les craquement­s de basse, taquinée par une flûte entêtante. « Vous n’êtes pas obligés d’être aussi timides », lance-t-elle en s’épongeant le front. La chanteuse livre un Caligula porté par une rythmique appuyée et des claviers hypnotique­s. Puis un Creep intense, digne reprise de Radiohead. Elle s’aventure ensuite sur des terres plus funky (Relating to a Psychopath) voire carrément disco (Beauty in the World)… non sans engueuler les spectateur­s qui rechignent toujours à se lever : « Lorsque j’ai envie de rester assis, je vais plutôt chez ma grand-mère . Ce soir, c’est votre nuit : lâchez-vous ! » Elle boucle son set avec l’imparable ITry , revu et passableme­nt corrigé, puis une reprise brûlante de My Way qui met enfin tout le monde d’accord. Un quart d’heure plus tard, Gregory Porter attaque en mode bluesy. Don’t lose your steam, puis On my way to Harlem installe une atmosphère planante – malgré un sax presque dissonant et un piano étrangemen­t timide. Hey Laura gomme cette impression de flottement. Le chanteur alterne alors les pleins et les déliés, le blues et la soul (excellent Papa was a Rolling Stone). Toujours cool, Porter... La Victoire de la pire veste est attribuée à… Vocalement, Kurt Elling est une pointure. Immense. Un crooner d’exception qui a livré, avant-hier, une performanc­e éblouissan­te aux côtés de Brandford Marsalis. Mais plus d’un spectateur s’est demandé où il avait déniché sa veste à carreaux. Plus ringarde, tu meurs ! Allez, pour la prochaine fois, un p’tit effort sur la tenue, m’sieur Elling. N’oubliez pas que l’oeil réclame aussi sa part.

Bon plan gratuit Les soirées gratuites du Jazz Off continuent jusqu’à dimanche. Aujourd’hui Petite Pinède : unique concert de 18 h 30 à 19 h 30 JZ Music All Stars, (photo ci-dessus) en partenaria­t avec le Festival de Jazz de Shanghai ; kiosque à musique à 9 h, place Nationale, Tuxedo Jazz Band.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco