Monaco-Matin

Foudroyant !

Pour le dernier meeting de sa carrière avant de raccrocher aux Mondiaux de Londres, la légende jamaïquain­e a remporté le 100m hier au Louis-II en 9’’95

- CHRISTOPHE­R ROUX

La foudre a frappé Monaco et Herculis ! Usain Bolt a remporté le dernier m en meeting de son inimitable carrière en ’’’.

Usain Bolt est un orfèvre. Le Jamaïquain est forgé d’un sens nourri du détail. Le recordman du monde du 100 m (9’’58) ne se rate jamais. Y compris à l’heure des adieux. N’ayez crainte, le Caribéen réussira son aprèscarri­ère. S’il décidait de rebondir dans la musique, la peinture ou le cinéma, le bonhomme serait capable de signer des tubes, quelques chefs-d’oeuvre, et de gagner un Oscar. Hier soir, pour sa der’ en meeting, au Louis-II et avant de tirer sa révérence aux Mondiaux de Londres (4-13 août), six ans après avoir posé ses pointes pour la première fois dans l’enceinte monégasque, « la Foudre » a frappé fort. Alors qu’elle n’avait su faire mieux que 10’’03 en deux courses cette saison, la légende de la piste a aisément amélioré sa meilleure marque de la saison en 9’’ 95. De quoi confirmer ses sensations des dernières semaines. Oui, Bolt monte en puissance, se rapproche de son meilleur niveau et affirme qu’à l’aube de sa seconde vie, il reste un sérieux client au titre mondial sur la ligne droite (sa seule course outre Manche avec le relais 4x100m). Bien que hier son départ, comme à Ostrava le 28 juin, ait laissé à désirer et qu’il n’ait fait la différence qu’en fin de course. « Il était important de gagner, a analysé sobrement le Jamaïquain, le devoir accompli. Mon temps descend. C’est une bonne chose. Il y a toujours une bonne ambiance à Monaco. Ici, j’ai de bonnes vibrations avec le public. Je suis bien. Je travaille pour finir par une victoire à Londres. »

Une dernière danse

Avant de tourmenter le chrono, sous le regard de centaines de portables dressés pour immortalis­er ses derniers instants en Principaut­é, Bolt avait déjà électrisé les 18000 âmes du Louis-II par sa simple présence. Comme un message adressé aux livres d’histoire. Non, sa carrière ne se limitera pas qu’à ses coups de canif portés aux records. Bolt n’est pas qu’un simple athlète. Il est bâti du même bois que les Federer, Jordan, Phelps et autres stars. La foule s’est mise à gronder une première fois, à 21 h 17, en le voyant déambuler pointes jaunes accrochées aux pieds, serviettes sur la nuque et accompagné de son habituelle nonchalanc­e. Puis une seconde, juste avant le départ, quand des spectateur­s debout pour voir l’idole, empêchaien­t ceux de derrière d’apprécier le spectacle. Un élan d’amour auquel le natif de Sherwood Content a répondu par quelques applaudiss­ements. Avant de danser sur les sons crachés par la sono du stade et amuser la galerie face caméras. Course en poche, pourchassé par les photograph­es, il a dû mener son tour d’honneur en deux temps. Au grand dam du public, il a d’abord dû libérer la piste pour laisser se refermer le 30e Herculis. Un départ précipité pour un meilleur retour, en apothéose. Afin de voir les plus beaux moments de sa carrière projetés en vidéo sur l’écran géant du stade et recevoir des mains du prince Albert II un Hercule d’or. Symbole d’une trajectoir­e hors-norme qu’on ne risque pas de revoir de sitôt. Un clap de fin princier pour lequel Bolt n’a versé aucune larme. Pas le genre de la maison. « La Foudre » a préféré conclure son histoire sur le Rocher par une danse avec les pom-pom girls. Le style Bolt à l’état pur, tout simplement.

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