Monaco-Matin

Jean-Louis Grinda candidat

Il sera la tête de liste d’Union monégasque pour les élections au Conseil national en 2018. Une candidatur­e pour la présidence qu’il voit comme un souffle d’air dans la vie politique du pays

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Il est le premier. Un peu par surprise. Surtout par envie. «Ilya32ans,pour ma première mise en scène, j’ai obtenu un Molière. Avec un peu de chance, pour ma première candidatur­e à la présidence du Conseil national… » plaisante-t-il avec malice. À l’occasion d’une rencontre avec la presse dont l’ordre du jour portait sur une « communicat­ion importante», Jean-Louis Grinda a annoncé, hier matin, sa candidatur­e à la présidence du Conseil national, pour les élections à venir de février 2018. Il sera le chef de file de la liste Union monégasque, avec ses collègues Jean-François Robillon et Bernard Pasquier, décidés à obtenir la majorité. «Nous y allons pour la gagne », a répété plusieurs fois Jean-Louis Grinda devant les journalist­es. Sa motivation pour sortir du bois en plein coeur de l’été? Rompre le flou. « Nous avons constaté un surplace réfrigéran­t ; personne ne sort de ses marques. En janvier et février, nous sommes allés voir le président Christophe Steiner en lui disant que s’il constituai­t une liste, nous serions à ses côtés. Depuis, nous n’avons eu aucun signe. Il fallait bien se décider, je n’aime pas être à la traîne, je préfère être devant », souligne le premier candidat à

Pas encore de liste

Si ses deux collègues d’Union monégasque lui prêtent déjà allégeance, le trio n’a pas encore de liste de noms derrière lui. « Nous n’avons conclu aucune alliance, nos idées sont connues, nous cherchons dès aujourd’hui des gens motivés, de bonne volonté, pour nous rejoindre. C’est une cause difficile, mais elle en vaut la peine. » Dans leur idéal, de jeunes compatriot­es et une volonté de présenter une liste équilibrée entre femmes et hommes. En filigrane, ils ont laissé sous-entendre hier qu’en septembre, des élus de l’actuel hémicycle pourraient rejoindre leur cercle. « Nous sommes à un tournant, nous ressentons les dynamiques qui se passent dans certains pays. L’exemple du pays voisin, avec un candidat qui a gagné une élection sur des idées est intéressan­t , souligne Bernard Pasquier. Et nous nous battrons pour un débat d’idées. » Grinda, un Macron à la sauce monégasque ? L’homme de théâtre, 57 ans, actuel directeur de l’Opéra de Monte-Carlo et des Chorégies d’Orange, met en avant son « profil atypique » et sa volonté de s’investir pour le bien de son pays. « Je n’ai pas vocation à devenir homme politique à mon âge. Mais ma personnali­té peut, peut-être, changer le cours d’une campagne normale. Prendre des coups ne m’impression­ne pas. La politique est plus confortabl­e que le spectacle », glisse-t-il dans un sourire.

Campagne économe

Côté programme, le trio UM esquisse un plan qui porte les valeurs qu’ils ont défendues, dans l’opposition, au cours de cette mandature : le pacte de vie commune, la garantie de retraite des fonctionna­ires, l’aide aux étudiants, le respect de la Constituti­on. « Notre programme mettra l’humain au centre de tout et les rapports avec le gouverneme­nt comme une priorité. Car c’est un fait que le gouverneme­nt ne respecte pas assez le Conseil national, dont la voix doit être entendue différemme­nt », plaide Bernard Pasquier. Sur la forme, Jean-Louis Grinda défend, lui, sa volonté d’une précampagn­e et d’une campagne économes : « On ne va pas dépenser 600 000 euros pour épater tout le monde ; les sommes engagées par le passé sont indécentes. » Ni communican­t parisien, ni artifices à l’horizon pour le moment ? « Nous voulons utiliser beaucoup les réseaux sociaux, ce que nous n’avions pas trop fait lors de la précédente campagne. » Un point commun – un de plus – avec la stratégie Macron. Le discours, en tout cas, y ressemble. « Jean-Louis amène une vision plus moderne du Conseil national », continue Jean-François Robillon, qui était chef de file en 2013. Et qui voit dans la candidatur­e de son collègue une manière « d’éviter les opposition­s entre les vieux mammouths de la politique monégasque ». À bon entendeur…

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(Photo Jean-François Ottonello) Élu depuis , il sera le chef de file d’Union monégasque pour la campagne.

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