L’Entrepôt et Gianuzzi, une affaire faite pour durer
L’artiste italien a fait de cette salle son lieu d’exposition pour l’année à venir
Pour accéder au trésor caché, direction le sous-sol. Dans les entrailles de l’Entrepôt se nichent vingt-quatre heures des plages britanniques Collywell Bay, des rives de Naples ou de Malmö. Comme une tranche de vie extraite des zones urbanisées, déposée sous le Rocher et proposée aux habitués ou au public de passage. La galerie de Daniel Boéri expose cet été le travail de six artistes invités par Gino Gianuizzi. Le spécialiste italien leur a proposé de travailler autour de la question du paysage et l’évaporation du genre humain. Sa source d’inspiration est un livre de Guido Morselli intitulé « Dissipatio H.G. ». Habité d’un impératif de suicide, le narrateur sort au dernier moment d’une grotte souterraine où il comptait plonger dans le siphon d’un lac pour mettre fin à ses jours. La lecture de ses romans par les participants au projet était un impératif.
Immortalisation pendant heures
Photographies, moulage, vidéos… Des espaces végétaux au bord de la ville proposés sous forme cubique par Eva Sauer aux cartes postales timbrées avec
des vignettes publicitaires, jusqu’aux photographies de Wolgang Weileder : le choix proposé au visiteur est varié. Les oeuvres de Wolfgang Weileder sur le thème du coucher du soleil sur la mer intriguent par le processus esthétique et technologique. L’artiste munichois installé au Royaume-Uni « s’amuse », selon le directeur de L’Entrepôt, Daniel
Boéri, à immortaliser une plage sur vingt-quatre heures grâce à l’enregistrement, pixels par pixels, avec plusieurs appareils photos. La passion de ce professeur en sculpture à l’Université de Newcastle est si débordante qu’il a profité de sa présence à Monaco pour prendre en photo le paysage. « Il nous a quittés au début d’un repas pour réaliser ce qu’il avait
en tête avant sa venue », confie Daniel Boéri. Fort de leur succès commun depuis le début de leur collaboration au printemps dernier, Daniel Boéri et Gino Gianuizzi ont décidé de prolonger leur union jusqu’en 2018. Un autre trésor caché, plus intime. L’exposition Dissipatio H.G. est proposée jusqu’au 15 septembre à la galerie L’Entrepôt .