L’émouvant au revoir des pompiers niçois au commandant David Clarès
«On commence sa seconde vie le jour où on réalise qu’on en a qu’une. » Cette citation, David Clarès la reprend la gorge nouée, hier soir, face à une foule de proches, amis et anciens collègues. « Parce qu’elle résume tout… » (1) À 44 ans, dont vingt-sept passés à servir chez les sapeurs-pompiers, le commandant Clarès a décidé de tourner la page. Parce qu’il y a eu celle, indélébile, du 14 juillet 2016. Une nuit où il joua un rôle majeur dans l’organisation des secours à Nice. «Une nuit pour laquelle on se prépare pendant toute sa carrière, en espérant qu’elle n’arrive jamais. Il a fallu faire face, lever la tête et assurer… Une fois de plus, tous ensemble, nous l’avons fait. »
« Un choix de vie »
Jusqu’au 10 mars, jour de sa dernière garde, le commandant Clarès était adjoint au chef du groupement territorial Nice-Montagne. Le bras droit, l’ami du lieutenant-colonel Olivier Riquier. Pour ce dernier, il restera «le meilleur des officiers. Nous te rendons à ce que tu as tant mérité: à ta vie d’homme, tout court. Celle que tu as choisie. » Le coeur serré, David Clarès raccroche. Comme il a un jour raccroché les crampons de footballeur pour devenir pompier professionnel, marchant ainsi sur les traces de son père. Il a gravi les échelons, gagnant la confiance de chacun, commandant les opérations de secours après l’effondrement du toit de Carrefour Lingostière en février 2014, ou rédigeant, au lendemain du Bataclan, la feuille de route à appliquer en cas d’attaque terroriste. Elle sera suivie par l’ensemble des pompiers azuréens quelques mois plus tard. « C’est sans doute le moment d’une vie qui vous fait réfléchir et qui précipite les choses… », confie David Clarès. Ce père de famille a choisi les siens, et un nouveau métier, en intégrant l’entreprise de sa belle-famille. «On ne sort pas indemne de tels moments », admet Eric Ciotti, comprenant ce « choix de vie ». Le président du Sdis 06, son directeur adjoint Alain Jardinet, le 1er adjoint au maire de Nice Philippe Pradal saluent «un homme remarquable», décoré de la médaille d’or de la sécurité intérieure et la médaille d’honneur des sapeurs-pompiers. À la caserne Magnan, là où fit ses débuts, ses compagnons de route réservent une ovation à leur ancien commandant. (1) Lire son témoignage sur le site dédié www.nicematin.com/sujet/14juillet2017