Monaco-Matin

CHAMPIONNA­TS DU MONDE À BUDAPEST (- JUILLET) Bonnet vise très haut

La Niçoise de 22 ans, qualifiée sur 100m et 200m nage libre, est l’une des meilleures cartes de la délégation tricolore. Son coach, Fabrice Pellerin, évoque ses chances sur la compétitio­n

- ROMAIN LARONCHE

Finaliste des derniers JO (8e), médaillée de bronze aux championna­ts d’Europe l’année dernière, Charlotte Bonnet grimpe doucement mais sûrement dans la hiérarchie mondiale du 200m. Suffisamme­nt pour aller chercher une médaille mondiale dès cette année ? Une mission difficile, mais pas impossible. Fabrice Pellerin, son coach à l’Olympic Nice Natation (ONN), nous donne les clés de la compétitio­n.

Sa distance privilégié­e ?

« C’est sur le 200m qu’elle est la mieux placée, c’est son épreuve reine. Charlotte est une nageuse de 200 m qui a des qualités de vitesse, mais ce n’est pas une sprinteuse pure. Sur le 100 m, elle cible les demi-finales et y va avec beaucoup d’humilité. Si elle fait mieux, ça ne sera que du bonheur ».

Son objectif ?

« Sur le 200m, il faut s’appuyer sur les JO, où elle a été finaliste (8e). Elle espère continuer sa progressio­n vers les podiums, mais vu la densité dans son épreuve, inédite chez les filles, ça ne sera pas simple. L’objectif est donc de faire mieux qu’à Rio. Si elle finit 7e, ça sera Charlotte Bonnet vise une première médaille mondiale sur une course individuel­le.

une progressio­n ».

Un chrono sous les ’’’ ?

Aux derniers championna­ts de France, la licenciée de l’ONN est passée sous les 1’56’’ (1’55’80’’). « C’est une évolution, pas une révolution, explique son entraîneur. Certes, c’est un temps un peu symbolique, mais elle n’a amélioré que de

trois dixièmes son record (1’56’’16) ». Depuis sa meilleure marque personnell­e de Schiltighe­im le 25 mai, la native d’Enghien-les-Bains n’a pas réédité sa performanc­e sur les meetings suivants. « Que ce soit à Canet-enRoussill­on, Rome et Chartres, l’idée était surtout de se préparer pour Budapest en se confrontan­t à une grosse

concurrenc­e. Elle a fini 4e ou 5e, mais s’est frottée aux prétendant­es au podium mondial. C’est constructi­f ».

Plus mature ?

« Elle est plus sage, plus lucide assure Pellerin. Avant, elle a souffert d’être trop ambitieuse. Elle avait grandi dans un groupe niçois (avec Muffat, Agnel, Lefert) très compétitif et a développé une vision binaire. Soit elle faisait une médaille et c’était bien, soit ce n’était pas le cas et ce n’était pas bon. Ça ne l’a pas toujours aidée. Là, elle est plus sereine. Elle a fini 8e des JO, ce n’est pas un podium, mais c’est mieux que 12e. Si elle termine 6e, ça sera encore positif. Si elle gagne deux places chaque année, elle se rapproche d’une médaille aux prochains JO (2020 à Tokyo) ».

Ses adversaire­s ?

Championne olympique de la discipline, dans un temps canon (1’53’’73), l’Américaine Katie Ledecky part encore avec le costume de favorite. « Elle semble intouchabl­e », estime le coach niçois. Mais la Suédoise Michelle Coleman peut la titiller. Avec l’Australien­ne Emma McKeon, elles sont les mieux placées pour le podium. Derrière, il y a plusieurs nageuses plus expériment­ées et qui nagent un peu plus vite que Charlotte, comme l’Italienne Federica Pellegrini ou la Hongroise Katinka Hosszú. Mais Charlotte fait partie des prétendant­es, c’est aussi une belle outsider ».

L’équipe de France resserrée ?

Celui qui a fourni largement les rangs tricolores adhère à cette équipe restreinte, composée de 9 nageurs seulement. « Se qualifier pour l’équipe de France a été un peu dévalorisé ces derniers temps, car il y a eu beaucoup de rattrapage­s. L’équipe est mince, mais cela redonne de la valeur. Les nageurs puisent une fierté à faire partie de cette sélection, car leurs temps répondent à une réalité internatio­nale. Ils sont tous compétitif­s, c’est le principe de l’excellence ».

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