Le CHPG se mue en galerie d’art
Engagé dans des travaux pour encore de nombreuses années, le CHPG a inauguré, hier, deux installations artistiques destinées à camoufler l’inesthétisme des opérations en cours
Quiconque accède à la Principauté depuis l’ouest a eu l’occasion de le constater : le chantier du nouvel hôpital avance et se déploie. Et autant se le dire franchement : un chantier, aussi intéressant que ça puisse être à regarder, ce n’est pas vraiment agréable à voir. Pour cela, le Centre hospitalier Princesse-Grace a eu l’idée de mettre en place une exposition sur les palissades qui cachent le désordre. Hier matin, en présence de Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme, et de Didier Gamerdinger, conseiller de gouvernement ministre des Affaires sociales et de la Santé, Benoîte de Sevelinges, la directrice adjointe du CHPG organisait une visite guidée.
Mémoire du lieu
Sur les panneaux d’un bleu intense se détachent des photos de ce qu’était l’hôpital depuis ses débuts. Une sorte de rétrospective : « L’idée de cette exposition c’est de faire le lien entre ce futur hôpital hypermoderne, les anciens habitants et surtout l’histoire de l’hôpital qui est sur le même site depuis son origine. Tout est une histoire de construction et de reconstruction », explique la directrice adjointe. Un processus très visible dans un livre, en vente à la boutique de l’hôpital, au profit des patients, et dont sont extraites ces photos. Le choix de l’endroit est stratégique : « On voulait avoir un espace de respiration, de liberté à l’hôpital. Malgré le bruit, on veut montrer que l’endroit reste agréable. Cet endroit s’appelle la promenade, ce n’est pas par hasard. C’est là que les malades descendent prendre l’air », poursuit-elle.
Petites mains à l’honneur
Autre oeuvre majeure : une grande mosaïque de portraits, comme celle qui habillait le chantier du NiBox, et qui cette fois recouvre la gaine d’ascenseur. Et pour la réaliser, c’est l’artiste local Anthony Alberti, alias M. OneTeas, qui a retroussé les manches : « C’est plus une aventure humaine que du street art. Comme sur le Ni-Box, ce projet institutionnel visait à mettre en lumière tous les acteurs qui tournent autour du CHPG : personnel médical, encadrant, riverains, et aussi les compagnons qui travaillent sur le chantier, car sans eux rien ne serait possible. Pour moi c’est important de les mettre en image » explique le « street-artiste ». Une initiative qui a rencontré un
succès inattendu : parti avec l’idée de 200 portraits, le voilà avec 586 clichés. « Au moment du montage final, on m’a suggéré de faire une sélection. Pour moi, c’était important
de mettre chaque personne sur ce projet, car chacun compte. Il n’y en a pas un qui compte plus que l’autre » plaque-t-il. Un signe fort pour Benoîte de Sevelinges
: « L’idée d’Anthony Alberti a été très bien accueillie et est très bénéfique en interne. Le personnel subit les travaux depuis des années. C’est une grosse contrainte, mais ils adhèrent au projet pour lequel on les sollicite régulièrement. L’enthousiasme suscité montre leur attachement à la fois à l’hôpital actuel, et l’envie de voir le nouvel hôpital. » Et ça tombe bien, puisque d’après Didier Gamerdinger, c’était aussi un peu l’idée derrière cet événement : « Ça permet de montrer au personnel que la direction est à son écoute, et c’est une marque de reconnaissance de la part des institutions. Ça signifie aussi que tous ensemble, on est tournés vers les patients. »