Monaco-Matin

Menton : le jardin de Jean Gatumel, les tropiques à deux pas de la mer

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

C’est un petit lopin de terre en face de la Grande Bleue. Interdit au grand public puisque propriété privée. Difficile d’imaginer que derrière l’imposant portail se cache un jardin truffé de 500 espèces végétales. « La plupart sont des plantes tropicales acclimatab­les », souffle le maître des lieux. Jean Gatumel, paysagiste à la retraite, vous accueille le sécateur à la main. Non pas blindé de quelque mauvaise intention mais bien parce que le Roquebruno­is chouchoute sans cesse son espace de 1 000 m², « sans engrais ni pesticides », tient-il à préciser. Bien aidé aussi, il faut le dire, par le micro-climat local. « Le climat du Mentonnais est le même que la ville du Cap [en Afrique du Sud, ndlr]. Beaucoup d’ensoleille­ment, peu de précipitat­ions et surtout un hiver doux », explique-t-il, avant d’amorcer un tour du propriétai­re. Ici, point d’effusion de couleurs. Juste une végétation luxuriante et des plantes aux noms mystérieux, que seuls les passionnés semblent habilités à déchiffrer. Strelitzia, Monstera, Platyceriu­m, Heliconia... Au milieu de ce havre de verdure, deux oliviers, vieux de 800 ans, toisent du regard un palmier, haut de 23 mètres. « Celui-là, je l’ai vu naître en 1974 », commente Alain Gatumel. L’homme au bouc grisonnant se souvient de chaque date. « J’ai une très bonne mémoire, sourit-il. Tout ce que vous voyez est de la production personnell­e. À l’époque, je piquais les boutures et les petites graines. Et puis... le temps a fait son effet. Ce n’est pas un jardin tout fait ou sur mesure... » Côté raretés, Jean Gatumel a déniché un Castanospe­rmum australe au Queensland, Australie. « Il a quinze ou vingt ans de maturité. Bonjour la patience. » Ce lieu interdit, il en est le gardien. Mais si un passionné de plantes sonne à sa porte, nul doute que le paysagiste lui ouvrira volontiers les portes de son jardin secret.

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