Monaco-Matin

Pour saluer la mobilisati­on

- FLORIAN DALMASSO PROPOS RECUEILLIS PAR F. DA.

François Arizzi.

«Le désarroi. C’est le mot qui résume la situation. Voir la commune dans cet état, c’est difficile. C’est un gros patrimoine écologique qui part en fumée. Maintenant, on va mettre  ans pour retrouver nos forêts. C’est dramatique. On peut noter également que le dépôt de caravane situé sur La Londe-les-Maures a complèteme­nt brûlé. Un outil de travail anéanti. Dur d’accepter tout ça. » « J’ai de la colère. On ne peut pas mettre en jeu le patrimoine écologique ni la vie des gens. Il y a beaucoup trop de départs de feu dans le Var. Il est évident qu’il y a des gens qui mettent le feu, ça crée des problèmes et aujourd’hui, je suis révolté. Je pense qu’il faut que la gendarmeri­e continue son excellent travail et qu’on aboutisse. J’ai mis immédiatem­ent la salle Yann-Piat à dispositio­n, et c’est bien normal. Nous avons accueilli  personnes dès le départ de feu et le premier camping évacué. Je me suis spontanéme­nt rendu à Bormes, où j’ai assisté toute la soirée le maire François Arizzi, puisque je suis président de la communauté de communes. Les Londais ont encore une fois bien réagi. C’est à souligner. «À 23 heures, sur ce terrain, ce n’est ni un barbecue, ni un endroit où l’on peut mettre une cigarette. Je ne pense pas une seule seconde que cela ne puisse pas être criminel. » Le message est fort, son discours aussi. Hier matin, à Bormes-les-Mimosas, Renaud Muselier, président de la région ProvenceAl­pes-Côte d’Azur, a frappé fort. Après avoir défini le mois de juillet comme «un mois catastroph­e pour la Région », Renaud Muselier s’est attaqué au dossier sensible des moyens aériens mis à dispositio­n pour lutter contre les incendies. Il a même décidé d’écrire à Emmanuel Macron, président de la République, pour se faire entendre.

Relancer la constructi­on

Avant toute chose, Renaud Muselier a souhaité féliciter les hommes au sol : « Les forces à terre fonctionne­nt très bien. Incroyable­s, remarquabl­es sapeurs-pompiers. La gendarmeri­e aussi, exceptionn­elle. L’action des maires, très bien. Chacun a fait le boulot. Au niveau de la Région, on investit notamment pour les pistes de défense Pompiers, élus locaux, tous rassemblés pour tenter de trouver la solution la plus efficace afin de venir à bout de ce terrible incendie.

Solidairem­ent. Nous avons malheureus­ement déjà connu de grands incendies, il y a une véritable culture du risque. Nous devons la gérer pour être en parfaite osmose avec la population. C’est pour ça que j’ai directemen­t pu apporter mon expérience au maire de Bormes. » Renaud Muselier, ici sortant du poste de commandeme­nt installé au complexe de Bormisport, a pu longuement s’entretenir avec les différents acteurs locaux.

des forêts contre l’incendie (DFCI). On ne pensait pas qu’elles servent aussi vite… » Avant de s’attaquer au véritable chantier, les forces aériennes : « On voit très vite que le gros problème, est le manque de moyens aériens. On est en déficit. Nous avons notamment des Canadair datant de 1995, vieillissa­nts et

hors norme. Il faut le changer. » Et pour subvenir à ce besoin, Renaud Muselier entend bien relancer la production : « La compagnie qui construit ce genre de matériel a besoin d’une commande de 25 appareils pour relancer la chaîne. Cette commande correspond à un milliard d’euros. J’ai saisi le président de la République pour lui demander de faire un groupement entre le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grêce et la France pour renouveler la flotte. Sinon, nous allons tous avoir le même problème très rapidement. On court à notre perte. » Le message est passé. Sera-t-il entendu ? « Bormes-les-Mimosas vit des temps difficiles, et en ces temps difficiles, les municipali­tés voisines ont su montrer que dans les moments compliqués, elles peuvent s’unir. Et c’est seulement grâce à cette union qu’elles peuvent s’en sortir. Je pense que cet incendie en est la démonstrat­ion. Nous avons tous su, immédiatem­ent, se serrer les coudes. Alors aujourd’hui, je suis en voisin, ma commune n’est pas touchée par le feu. Mais nous sommes quand même concernés. Dans la nuit de mardi à mercredi, nous avons décidé d’ouvrir le Cosec afin d’accueillir des personnes possibleme­nt évacuées. Au final, nous avons eu près de  personnes. Surtout des gens qui ne pouvaient pas rentrer chez eux, du fait des routes barrées. »

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(Photos Dominique Leriche)
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François de Canson.
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Gil Bernardi.

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