Monaco-Matin

Aucune certitude sur l’origine des feux

Les gendarmes varois ont ouvert trois enquêtes pour déterminer l’origine des feux de La Croix-Valmer, d’Artigues et de Bormes. Mais refusent toute conclusion hâtive

- ERIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

Les trois principaux feux qui ravagent le Var, ceux de La CroixValme­r, d’Artigues et de Bormes-les-Mimosas, ontils une origine criminelle ? Les enquêtes le diront. Sous l’autorité du parquet de Draguignan, la compagnie de gendarmeri­e de Saint-Tropez a en effet ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’incendie de La Croix-Valmer, tandis que la compagnie des gendarmes de Brignoles en a ouvert une pour définir l’origine des feux d’Artigues. L’enquête sur l’incendie de Bormes-lesMimosas a pour sa part été confiée à la brigade de gendarmeri­e de La Londe, de à la compagnie de Hyères. Le parquet de Toulon la chapeaute. Dans les trois investigat­ions, les enquêteurs sont secondés par les experts de la cellule Vulcain (composée de trois spécialist­es en feu de forêt issus des rangs de l’identifica­tion criminelle de la gendarmeri­e, des sapeurs-pompiers et de l’Office national des forêts), afin de récolter tout indice susceptibl­e de découvrir À peine 2 % des incendies ont une origine naturelle, le plus souvent due à la foudre. Mais dans l’immense majorité des cas, c’est l’homme qui met le feu… Pas forcément intentionn­ellement. A l’occasion, par exemple, d’un barbecue mal éteint, comme ce fut le cas à Carros en début de semaine dernière. Même s’il ne s’agit pas là d’un acte malveillan­t, il n’en demeure pas moins répréhensi­ble.

De  à  ans de prison pour « maladresse »

l’origine des incendies.

Aucune interpella­tion

Même si, du côté de la gendarmeri­e, on indique que « nos spécialist­es sont sur le terrain», à ce stade de l’enquête, rien n’est encore déterminé. «Ce type d’enquête est ouvert dès qu’un feu est identifié, précise le procureur de la République de Draguignan. Et dans les deux qui nous intéressen­t, ceux de La Croix-Valmer et d’Artigues, nous n’avons pour le moment aucun élément pour fixer leur origine et personne n’a été interpellé. » Même prudence du côté du procureur de la République de Toulon. «Sur le feu de Bormes, il y a des éléments qui peuvent donner des soupçons, comme des véhicules suspects aperçus ou bien deux axes de départs de feu qui pourraient être des cigarettes jetées, mais pour l’instant, rien n’est probant pour déterminer une éventuelle origine criminelle. » Bref, «aucune piste sérieuse ne se dégage pour le moment, martèlent les gendarmes. Il faut laisser travailler sereinemen­t les enquêteurs. » Ainsi la loi prévoit que la destructio­n involontai­re d’un bien « par l’effet d’une substance explosive ou d’un incendie » est sanctionna­ble par une peine d’un an de prison et 15 000 d’amende. Mais la note pénale peut vite grimper. A deux ans de prison si le feu se propage à une zone boisée. Voire à cinq ans de prison si des « dommages irréversib­les à l’environnem­ent » sont occasionné­s par l’incendie, ou si une personne est blessée lors du sinistre (en cas d’incapacité de travail supérieur à huit jours). La sanction est d’autant plus lourde que l’incendiair­e, même involontai­re, s’est rendu coupable « d’un manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence ». En enfreignan­t par exemple les interdicti­ons de circuler dans les massifs forestiers en période de risque sévère ou très sévère. Le randonneur qui braverait l’arrêté préfectora­l et jetterait par négligence son mégot sur le chemin encourt Le feu de Castagnier­s aurait pour origine un barbecue mal éteint. Même si ce n’est pas intentionn­el, son utilisateu­r pourrait voir sa responsabi­lité engagée. alors entre 2 et 5 ans de prison. La peine peut même être portée à sept ans d’emprisonne­ment si une personne perd la vie par la maladresse de cet incendiair­e non intentionn­el.

 ans de réclusions pour les pyromanes

Restent les pyromanes, ceux qui mettent le feu volontaire­ment. Pour eux le tarif pénal minimum c’est dix ans de prison et 150 000 d’amende. Et pour peu qu’une circonstan­ce aggravante soit retenue à leur encontre, si les faits sont commis en bande organisée ou qu’une personne décède dans l’incendie, c’est la réclusion criminelle qui les attend. Potentiell­ement, jusqu’à 30 années de prison, 150 000 euros d’amende, sans compter les colossaux dommages et intérêts qui peuvent être prononcés par la justice en réparation du préjudice subi. Cela devrait suffire à refroidir certaines velléités criminelle­s et inciter tout le monde à plus de plus de prudence. On ne joue pas avec le feu. Et la justice est là pour le rappeler.

 ?? (Photos Laurent Martinat, Héli Sécurité/Var-matin et Dominique Leriche) (Ph. F. Fernandes) ?? S. F. Que ce soit pour les feux de Bormes (en haut), de La Croix-Valmer (à gauche) ou d’Artigues (à droite), aucune piste sérieuse n’est pour le moment retenue par les enquêteurs.
(Photos Laurent Martinat, Héli Sécurité/Var-matin et Dominique Leriche) (Ph. F. Fernandes) S. F. Que ce soit pour les feux de Bormes (en haut), de La Croix-Valmer (à gauche) ou d’Artigues (à droite), aucune piste sérieuse n’est pour le moment retenue par les enquêteurs.

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