Aucune certitude sur l’origine des feux
Les gendarmes varois ont ouvert trois enquêtes pour déterminer l’origine des feux de La Croix-Valmer, d’Artigues et de Bormes. Mais refusent toute conclusion hâtive
Les trois principaux feux qui ravagent le Var, ceux de La CroixValmer, d’Artigues et de Bormes-les-Mimosas, ontils une origine criminelle ? Les enquêtes le diront. Sous l’autorité du parquet de Draguignan, la compagnie de gendarmerie de Saint-Tropez a en effet ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’incendie de La Croix-Valmer, tandis que la compagnie des gendarmes de Brignoles en a ouvert une pour définir l’origine des feux d’Artigues. L’enquête sur l’incendie de Bormes-lesMimosas a pour sa part été confiée à la brigade de gendarmerie de La Londe, de à la compagnie de Hyères. Le parquet de Toulon la chapeaute. Dans les trois investigations, les enquêteurs sont secondés par les experts de la cellule Vulcain (composée de trois spécialistes en feu de forêt issus des rangs de l’identification criminelle de la gendarmerie, des sapeurs-pompiers et de l’Office national des forêts), afin de récolter tout indice susceptible de découvrir À peine 2 % des incendies ont une origine naturelle, le plus souvent due à la foudre. Mais dans l’immense majorité des cas, c’est l’homme qui met le feu… Pas forcément intentionnellement. A l’occasion, par exemple, d’un barbecue mal éteint, comme ce fut le cas à Carros en début de semaine dernière. Même s’il ne s’agit pas là d’un acte malveillant, il n’en demeure pas moins répréhensible.
De à ans de prison pour « maladresse »
l’origine des incendies.
Aucune interpellation
Même si, du côté de la gendarmerie, on indique que « nos spécialistes sont sur le terrain», à ce stade de l’enquête, rien n’est encore déterminé. «Ce type d’enquête est ouvert dès qu’un feu est identifié, précise le procureur de la République de Draguignan. Et dans les deux qui nous intéressent, ceux de La Croix-Valmer et d’Artigues, nous n’avons pour le moment aucun élément pour fixer leur origine et personne n’a été interpellé. » Même prudence du côté du procureur de la République de Toulon. «Sur le feu de Bormes, il y a des éléments qui peuvent donner des soupçons, comme des véhicules suspects aperçus ou bien deux axes de départs de feu qui pourraient être des cigarettes jetées, mais pour l’instant, rien n’est probant pour déterminer une éventuelle origine criminelle. » Bref, «aucune piste sérieuse ne se dégage pour le moment, martèlent les gendarmes. Il faut laisser travailler sereinement les enquêteurs. » Ainsi la loi prévoit que la destruction involontaire d’un bien « par l’effet d’une substance explosive ou d’un incendie » est sanctionnable par une peine d’un an de prison et 15 000 d’amende. Mais la note pénale peut vite grimper. A deux ans de prison si le feu se propage à une zone boisée. Voire à cinq ans de prison si des « dommages irréversibles à l’environnement » sont occasionnés par l’incendie, ou si une personne est blessée lors du sinistre (en cas d’incapacité de travail supérieur à huit jours). La sanction est d’autant plus lourde que l’incendiaire, même involontaire, s’est rendu coupable « d’un manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence ». En enfreignant par exemple les interdictions de circuler dans les massifs forestiers en période de risque sévère ou très sévère. Le randonneur qui braverait l’arrêté préfectoral et jetterait par négligence son mégot sur le chemin encourt Le feu de Castagniers aurait pour origine un barbecue mal éteint. Même si ce n’est pas intentionnel, son utilisateur pourrait voir sa responsabilité engagée. alors entre 2 et 5 ans de prison. La peine peut même être portée à sept ans d’emprisonnement si une personne perd la vie par la maladresse de cet incendiaire non intentionnel.
ans de réclusions pour les pyromanes
Restent les pyromanes, ceux qui mettent le feu volontairement. Pour eux le tarif pénal minimum c’est dix ans de prison et 150 000 d’amende. Et pour peu qu’une circonstance aggravante soit retenue à leur encontre, si les faits sont commis en bande organisée ou qu’une personne décède dans l’incendie, c’est la réclusion criminelle qui les attend. Potentiellement, jusqu’à 30 années de prison, 150 000 euros d’amende, sans compter les colossaux dommages et intérêts qui peuvent être prononcés par la justice en réparation du préjudice subi. Cela devrait suffire à refroidir certaines velléités criminelles et inciter tout le monde à plus de plus de prudence. On ne joue pas avec le feu. Et la justice est là pour le rappeler.