Monaco-Matin

Au coeur d’un été meurtrier, des tests salivaires anti-stups

Avec déjà huit morts sur les routes, c’est le pire mois de juilllet depuis 2009. Les forces de l’ordre déploient un kit pour contrôler instantané­ment les consommate­urs de stupéfiant­s

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Ce mois de juillet est déjà le plus meurtrier, depuis 2009, sur les routes du départemen­t. Huit décès alors qu’il n’est pas terminé, et 36 depuis le début de l’année, soit 44 % d’augmentati­on depuis 2016. Mardi, lors d’un contrôle routier conjoint gendarmeri­e-police opéré à la barrière de péage de Saint-Isidore, le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, Jean-Gabriel Delacroix, a dénoncé une situation « dramatique » et des chiffres qui créent un « électrocho­c » : « Les grandes causes d’accidents sont connues, elles demeurent l’alcool, les stupéfiant­s mais aussi la vitesse, la perte de contrôle, l’inattentio­n, et ces causes peuvent se cumuler. »

Contrôles intensifié­s

Pour tenter d’endiguer ces chiffres dramatique­s, les contrôles routiers vont être intensifié­s tout au long de l’été. Un nouveau kit de détection salivaire de stupéfiant­s va en outre être déployé sur tout le départemen­t. Il a été testé mardi à Saint-Isidore. Cet équipement permet de détecter en quelques minutes la consommati­on, par un conducteur, de cannabis, de cocaïne, d’opiacés, d’ecstasy ou encore d’amphétamin­es. Si vous êtes un consommate­ur régulier, les traces peuvent apparaître jusqu’à sept jours après la dernière prise. «Dix minutes suffisent pour détecter ces substances dans l’organisme de la personne contrôlée », se félicite Jean-Gabriel Delacroix. Les tests salivaires permettent d’éviter une prise de sang. Le coordinate­ur départemen­t de sécurité routière, Jérôme Bordy, voit un avantage majeur dans cette rapidité : « Cela permettra de faire comprendre à tout le monde qu’on peut se faire dépister à n’importe quel moment dans les Alpes-Maritimes. » Côté gendarmeri­e, on estime que ces tests salivaires permettron­t également de dégager des effectifs : «Avant il fallait amener le conducteur à l’hôpital pour une prise de sang. Aujourd’hui, les gendarmes restent disponible­s sur le lieu du contrôle. Cela nous permettra de sortir de la route plus de conducteur­s sous l’emprise de stupéfiant­s», avance Hervé Rouzier, commandant de l’escadron départemen­tal de sécurité routière. En cas de contrôle positif, un arrêté de suspension du permis de six mois est pris par le préfet des Alpes-Maritimes, ainsi que six points en moins et une convocatio­n pour amende devant le tribunal. Mardi soir, sur trente et un conducteur­s contrôlés par la gendarmeri­e, quatre étaient positifs.

 ?? G. L.) ?? Mardi, à la barrière de péage de Saint-Isidore, le nouveau kit salivaire de détection de stupéfiant­s a été testé en présence du directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes. Il est en cours de déploiemen­t dans le départemen­t.(Photos
G. L.) Mardi, à la barrière de péage de Saint-Isidore, le nouveau kit salivaire de détection de stupéfiant­s a été testé en présence du directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes. Il est en cours de déploiemen­t dans le départemen­t.(Photos

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