Tarbes : le mur antimigrants, érigé par des riverains, démoli
« Mur de la honte » pour certains, seul moyen d’alerter les autorités pour les autres : le mur qui bloquait l’accès à un hôtel destiné à accueillir des demandeurs d’asile, dans la commune de Séméac près de Tarbes, a été détruit, hier, par les riverains qui l’avaient érigé deux jours plus tôt.
Cinq à six familles prévues
« Ce mercredi matin, on l’a fait tomber. On avait fait des propositions qui ont été acceptées par l’Adoma (ex-Sonacotra, qui va gérer le centre d’accueil, NDLR). On est satisfaits », a déclaré le responsable du collectif d’opposants Laurent Teixeira. « Nos propositions ont été validées par l’Adoma et sont relatives à la scolarisation des enfants dès la rentrée et à des discussions régulières avec les différents acteurs. L’Adoma mettra les moyens nécessaires, notamment en personnel », pour un bon fonctionnement du centre d’accueil, a-t-il ajouté. « L’Adoma a proposé de faire venir fin août 5 à 6 familles, soit 25 à 30 personnes, afin de préparer au mieux la venue des autres familles, de ne pas précipiter les choses et de s’en occuper au mieux, c’est important », a-t-il souligné. Un bilan sera fait fin octobre afin d’adapter le rythme des arrivées ultérieures de migrants. L’hôtel a une capacité d’accueil de 85 personnes. Ce mur, de près de 2 mètres de haut et 18 m de long, « était un symbole très choquant », a admis le responsable du collectif d’opposants, « mais cela a permis que le centre se fasse dans les meilleures conditions. On a réussi à les alerter. On n’est pas des “anti-migrants” », at-il insisté. L’hôtel Formule 1 dont l’accès avait été bloqué fait partie des 62 établissements premier prix du groupe AccorHotels rachetés par la SNI (filiale de la Caisse des Dépôts) pour devenir des structures d’hébergement et d’accueil, gérées par l’Adoma.