Monaco-Matin

 vidéos pédopornog­raphiques chez le concierge grassois : L’Enfant bleu partie civile

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Le 5 juillet dernier, un concierge de 47 ans était interpellé à Grasse. Chez lui, 24 000 vidéos pédopornog­raphiques, ou fragments, avaient été retrouvées. Dans un communiqué publié hier matin, l’associatio­n nationale L’Enfant bleu indique qu’elle se constitue partie civile. « L’Enfant Bleu souhaite donner une voix aux milliers d’enfants victimes apparaissa­nt dans ces images », commente-t-elle. L’affaire avait été menée par la cellule cyber criminalit­é de la police judiciaire de Nice qui avait traqué le pervers présumé sur la Toile pendant de longs mois. Sur les vidéos, insoutenab­les, apparaissa­ient les viols de très jeunes filles. Des images qu’il recherchai­t avec les mots clé « viol de mineures, inceste, rapt, force ».

« La demande de remise en liberté refusée »

Le concierge encourt 5 ans d’emprisonne­ment et 75 000 euros d’amende. Il est déjà connu de la justice pour une agression sexuelle sur mineur de quinze ans, commise en 1998. « La demande de remise en liberté de l’individu a été refusée notamment à la suite d’un examen psychiatri­que faisant état “d’un faisceau de critères de dangerosit­é majeure avec risque important de réitératio­n et même d’aggravatio­n du comporteme­nt” », rappelle l’associatio­n L’Enfant bleu. « Il est primordial pour L’Enfant bleu que ces milliers d’enfants sans nom et parfois très jeunes, soient représenté­s et défendus. Victimes, ils l’ont été une première fois lors d’actes de maltraitan­ces sexuelles d’une violence inouïe. Ils continuent de l’être à chaque télécharge­ment d’image par des individus qui se rendent, de fait, complices de ces crimes », souligne Me Caroline Rémond, avocate de L’Enfant bleu. L’associatio­n souhaite par ce geste interpelle­r les pouvoirs publics sur le renforceme­nt des mesures de suivi socio-judiciaire des auteurs de délits et crimes sexuels sur mineurs.

« Il faut suivre ces individus »

Dans un « livre blanc », publié en 2016, elle évoquait un « fléau d’une ampleur effroyable » et militait pour le renforceme­nt des mesures actuelles de suivi socio-judiciaire des condamnés dès le milieu fermé, ainsi que pour une évaluation « régulière » du niveau de danger des délinquant­s sexuels. « Il faut suivre ces individus, en particulie­r lorsque leur dangerosit­é et un risque important de récidive a été repéré », souligne Michel Martzloff, secrétaire général de L’Enfant bleu. L’homme, incarcéré, avait demandé lors d’une première audience début juillet un délai pour préparer sa défense. Il sera jugé le 7 août par le tribunal correction­nel de Grasse.

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