Monaco-Matin

Large vote à l’Assemblée des textes sur la moralisati­on

Les députés se sont prononcés, dans la nuit de vendredi à samedi, en faveur de ces projets de loi qui marquent le début des chantiers emblématiq­ues du quinquenna­t

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Après quasiment 50 heures de débat et l’examen de plus de 800 amendement­s, les députés ont adopté le projet de loi ordinaire visant à restaurer « la confiance dans la vie politique » par 319 voix contre 4, puis le projet organique, avec 203 voix contre 37. L’Assemblée nationale a donc très largement voté en première lecture dans la nuit de vendredi à samedi les projets de loi de moralisati­on, dans les chantiers emblématiq­ues du début du quinquenna­t, à l’issue d’une semaine chaotique dans l’hémicycle. Après l’annonce des résultats, accueillie par des applaudiss­ements, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a salué « un grand acte de confiance sur lequel le gouverneme­nt pourra s’appuyer ». « Malgré de nombreuses tentatives de déstabilis­ation, nos objectifs ont été atteints », a jugé Paula Forteza (REM). REM et MoDem ont massivemen­t voté pour, les Constructi­fs aussi malgré un « sentiment d’inachevé », et les socialiste­s de Nouvelle Gauche en dépit d’un « rendez-vous manqué ». Chez LR, critiques notamment d’une « stigmatisa­tion » des parlementa­ires et des manques ou reculs, les élus se sont divisés (36 pour, 11 abstention­s, 4 contre : Valérie Bazin-Malgras, Olivier Dassault, Olivier Marleix et le président Christian Jacob). Insoumis et communiste­s, pour lesquels le « poids de l’argent » dans la crise politique n’a pas été traité, se sont abstenus, mais aussi les FN.

Vers une version commune avec le Sénat mardi ?

Traduction d’une promesse phare du candidat Macron après une année électorale marquée par les affaires, ces textes, qui ont peu évolué à l’Assemblée, ont déjà été largement adoptés au Sénat. Députés et sénateurs tenteront mardi de trouver une version commune, ce qui permettrai­t une adoption définitive avant la fin de la session jeudi. Sinon, ces textes reviendron­t en octobre. Préparées par l’ex-garde des Sceaux François Bayrou, contraint de quitter le gouverneme­nt par l’affaire des collaborat­eurs d’eurodéputé­s MoDem, la panoplie des mesures est vaste, de l’interdicti­on de l’emploi de collaborat­eurs de sa famille à la suppressio­n de l’enveloppe pour frais de mandat (IRFM), en passant par la prévention des conflits d’intérêts et le financemen­t de la vie politique. Au grand dam d’ardents défenseurs de gauche comme de droite, la suppressio­n de la réserve parlementa­ire a été entérinée vendredi. Souvent critiquée comme une pratique « clientélis­te », cette réserve d’environ 130 millions d’euros par an allouée aux députés et sénateurs pour des subvention­s a été dépeinte comme un moyen « contrôlé » de soutenir collectivi­tés et associatio­ns. Sa disparitio­n risque de contribuer à des députés « hors sol » , ajoutée au non-cumul, ont plaidé certains orateurs.

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(Photo AFP) Christian Jacob, président du groupe Les Républicai­ns, est l’un des quatre députés ayant voté contre les textes sur la moralisati­on de la vie politique dans la nuit de vendredi à samedi.

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