Les Monégasques vont devoir tourner la page
Au-delà de la défaite amère face au PSG (2-1) et des remarques acerbes de Leonardo Jardim sur l’organisation, l’AS Monaco a vécu une drôle de première sortie officielle à Tanger
Il y a des soirs comme ça, où rien ne va. Nerveux et agacé par l’organisation autour du match, Leonardo Jardim n’a pas dû spécialement apprécier l’après match. À la suite d’un problème logistique, les Monégasques et Parisiens se sont retrouvés… sans avion pour leur retour (voir encadré). Ainsi, les deux équipes sont restées clouées dans le sous-sol du stade au moins trois longues heures. Les Monégasques, par exemple, ont pris la route de l’aéroport vers 1h du matin (2 heures en France), soit 3 heures après la fin du match, les Franciliens sont restés un peu plus longtemps, ne rentrant sur Paris que vers 7 heures du matin. Une mésaventure qui a étiré une soirée déjà compliquée pour l’ASM, entre nervosité et colère. Assurée par la fédération de football marocaine, la logistique d’après-match a été d’une complexité incroyable. A tel point que les exercices médiatiques d’après-match n’ont pas été possibles, notamment pour les joueurs de l’ASM. En zone mixte, Kylian Mbappé était attendu mais, coincé entre deux membres de la délégation monégasque, le numéro 10 s’est éclipsé sans parler. On aurait aimé échanger avec lui de sa sortie à la 70e minute. A voir son visage sur le banc au coup de sifflet final, il semble évident que l’incertitude qui entoure son avenir peut vite devenir un sujet brûlant pour l’état-major de l’ASM. Peu importe la voie choisie par le club et le joueur, la rapidité avec laquelle cette question sera tranchée permettra à l’ASM de se projeter dans sa saison avec certaines certitudes. Face au PSG, où Jardim estime que l’arbitrage a eu un impact, non pas sur le score mais sur le match, on a vu des Monégasques à deux vitesses. Conquérants et justes en première mi-temps, endormis et passifs en seconde.
Tielemans, un phare dans la nuit
C’était un match de reprise, il est vrai, et certaines recrues ont besoin de temps pour se régler, on pense à Terence Kongolo qui n’offre pas le même volume de courses qu’un Benjamin Mendy. En première mi-temps, Thomas Lemar, son binôme côté gauche, a gardé ses vieux réflexes en voulant lancer le Batave dans la profondeur mais la balle est sortie en touche avant que l’ancien du Feyenoord parvienne à sa hauteur. Rien de grave, ce sont des choses qui se travaillent et qui vont demander des ajustements. Par exemple, on a déjà vu que le Belge Youri Tielemans était dans le ton. Par son jeu de passes, sa capacité à gratter des ballons et, surprenant, l’impact qu’il a mis en début de match l’ancien joueur d’Anderlecht a brillé dans l’entrejeu et son duo avec Fabinho est prometteur. D’ailleurs, les deux joueurs sont, et de loin, les meilleurs Monégasques de Tanger. Jardim le sait, son effectif n’est pas encore au complet. Des départs – mêmes majeurs – sont encore envisageables mais des recrues vont également arriver. Adama Diakhaby, le jeune milieu droit rennais, devrait s’engager rapidement pour 5 ans et clore, dans un premier temps, le débat autour du poste d’offensif droit. Au Maroc, c’est Djibril Sidibé qui a enfilé les pantoufles de Bernardo Silva. Blessé au genou, l’international français a rempli son rôle mais il ne faudrait pas que sa blessure soit trop sérieuse. Autre interrogation, le poste d’arrière gauche. A priori, Jardim croit en Jorge et Kongolo, deux profils très différents mais complémentaires. Face au PSG, l’entraîneur portugais avait misé sur la solidité défensive de Kongolo pour museler Daniel Alves. Dans l’idée, Jorge reste pourtant le favori pour être le successeur de Benjamin Mendy. Bon et beau joueur de football, le Brésilien manque encore de densité physique mais il apprend vite. Après cette première sortie manquée de Tanger, Monaco va se concentrer sur le championnat et la réception de Toulouse, vendredi. Chance ou pas, le TFC sera privé de tous ses défenseurs centraux avant de venir au Louis-II, de quoi permettre à Monaco d’ouvrir le bal de la plus belle des manières.