Alberto Giacometti en toute liberté dans l’ancien bagne du port de Nice
C’était un lieu de réclusion, le département en a fait une galerie d’exposition. Impossible de rêver plus belle destination pour l’ancien bagne du port de Nice. À quelques dizaines de mètres de l’embarcadère pour la Corse, Alberto Giacometti déploie ses talents de sculpteur, de peintre et de dessinateur à travers une cinquantaine de pièces prêtées par la Fondation Giacometti de Paris. On admire les bronzes pour leur force et leur tension. Les plâtres pour la finesse du modelage. Et les dessins pour le trait, nerveux, qui donne l’illusion du relief à force de s’enrouler sur luimême. Dans l’enfilade du rez-de-chaussée, les bustes d’hommes se succèdent. Des variations d’après le même modèle, Eli Lotar, un ami photographe qui, ayant lui-même assisté à une séance de pose, avait dit son impression d’avoir assisté à un « combat entre le condamné et son bourreau ». Autre sujet de prédilection pour Giacometti : Caroline. Omniprésente sur la toile comme dans
le métal. Objet d’admiration et d’étude pour l’artiste insatiable, jamais satisfait, sans arrêt sur le métier, dans l’intimité de l’atelier. L’OEuvre ultime, selon l’intitulé de l’exposition, se compose également de quelques feuillets sur lesquels Giacometti a croqué une plage, un palmier. Des photographies de Lotar le montrent à SaintJean-Cap-Ferrat, dans le jardin de l’éditeur Tériade où s’élevait une Grande femme. Un bronze de trois mètres dont un autre exemplaire est présenté sur la terrasse de la galerie Lympia, dominant le port de Nice.
Alberto Giacometti, L’OEuvre ultime.
Galerie Lympia, 2 quai d’Entrecasteaux et 52, boulevard Stalingrad, à Nice. Tous les jours jusqu’au 15 octobre, de 10 à 19 h. Entrée : 7 euros. Gratuit pour les -18 ans.