Pourquoi y a-t-il des bouchons en août?
À plusieurs reprises la semaine dernière, de gigantesques bouchons ont perturbé l’entrée des automobilistes dans la Principauté. Le Centre de gestion de la mobilité nous explique pourquoi
Jusqu’à deux heures de route pour un trajet Nice-Monaco, 55 minutes au départ de Capd’Ail : la semaine dernière l’entrée de la Principauté a connu des embouteillages dignes des journées les plus denses, mais totalement inhabituels pour un mois d’août. «Il y a eu la conjonction de plusieurs événements, explique Gilles Cellario, directeur adjoint du Centre intégré de gestion de la mobilité. D’abord le tunnel qui descend à Fontvieille depuis le rond-point du Canton enterré, est bloqué. Il le sera pendant un mois, en raison des travaux de l’îlot Pasteur. » Des travaux qui ont été programmés de longue date, pour impacter le moins possible la circulation. Et pour cela, le mois d’août restait la solution la plus sûre. « Si on avait fait ça un autre mois de l’année, ça aurait été la catastrophe. » Il reste cependant deux autres accès à Fontvieille : la voie Marquet et le tunnel du Rocher censés assurer une circulation relativement fluide. Or mardi dernier, un poids lourd est resté coincé sur la voie Marquet, provoquant un engorgement jusqu’à Cap-d’Ail, qui s’est transformé en embouteillage.
Des alertes SMS en temps réel
« Toujours dans le cadre de l’opération îlot Pasteur, le boulevard Charles-III est fermé lui aussi, ce qui renvoie la totalité de la circulation sur le giratoire du Canton enterré», explique Stéphane Porcu, le responsable d’exploitation. De ce fait, l’entrée par Cap-d’Ail ne se fait plus que sur une seule voie, contre deux auparavant. Donc engorgement, donc ralentissement, donc bouchon. Là aussi, la fin des souffrances arrivera vite : un nouveau tunnel, le T34, devrait être mis en service fin septembre, pour remplacer le boulevard Charles-III qui va totalement disparaître. « Pour être tenu informé en temps réel, l’Etat a mis en place le site infochantiers.mc qui donne en temps réel toutes les informations sur le trafic et les travaux en cours. Vous avez même la possibilité de vous inscrire gratuitement pour recevoir les alertes en temps réel. C’est le moyen le plus sûr d’être informé sur la circulation », indique Gilles Cellario.
Trois pics de circulation
D’après le responsable d’exploitation, le meilleur moyen d’éviter les mauvaises surprises reste de se déplacer dans les tranches horaires creuses : « Au mois d’août, il y a trois pointes d’entrée sur Monaco : le matin entre 7 h 30 et 9 h 30 avec les gens qui travaillent encore, à 10 h 30 avec les visiteurs qui viennent pour la relève de la garde, et en fin d’après-midi, il y a les gens qui viennent passer la soirée à Monaco. »
La faute au GPS
La pointe de 10 h 30 étant la pire, puisqu’il s’agit souvent de visiteurs qui ne connaissent pas Monaco: « Ils roulent plus lentement, ils suivent le GPS, donc on a beau mettre de la signalisation provisoire, ils ne la regardent pas », explique-t-il. Des GPS qui, par ailleurs, ne retransmettent pas toujours les bonnes informations. En effet, la capacité routière de Monaco est extrêmement limitée, et si la circulation y est fluide la plupart du temps, ce n’est que grâce à l’intervention des hommes de l’ombre du CIGM. En direct, ils ferment les tunnels, changent leur sens de circulation, font installer des barrières temporaires dans les giratoires pour dévier la circulation… le tout dans le seul but de la rendre plus fluide. « On ne ferme pas des accès pour le plaisir ! À chaque fois, il faut prévenir la Sûreté publique, les pompiers… c’est un gros travail. Mais parfois, même pour 10 minutes de fermeture, on le fait, et ça peut suffire à éviter le blocage. Mais quand un véhicule est arrêté dans un tunnel, on ne peut pas laisser des gens s’y engouffrer. Cela créerait de très grosses difficultés », explique le directeur adjoint. Un peu comme si un caillou se glissait dans le sablier. Rien qu’hier, le tunnel Albert II a été fermé quatre fois dans la journée, pour des durées de 10 à 30 minutes. Toutes ces modifications sont affichées sur les panneaux à messages variables dont dispose la Principauté. Qui deviennent inutiles si on garde le nez collé au GPS. Dans tous les cas, le plus sûr, et le plus rapide, c’est de regarder la route.