euros d’amendes pour le docker chargé à la cocaïne
Que l’on se rassure ! Il n’est pas question de conteneurs, ni d’entrepôts et encore moins de trafic à grande échelle ou de port d’entrée de la drogue. Certes, l’affaire évoquée devant le tribunal correctionnel concerne un docker français de vingt-six ans et se passe à Monaco. Mais la « cargaison » est infime : une quantité de 1,2 g. Et la « cache » est éphémère : il s’agit du Vip Room, cette boîte qui investit chaque année le premier étage du Grimaldi Forum avec trois soirées spectaculaires à l’occasion de la période du Grand Prix de F1. Inutile enfin de s’intéresser à la valeur marchande du produit : la somme avancée à l’audience n’a pas dépassé la soixantaine d’euros ! Alors, ce 27 mai dernier, ce débardeur, célibataire, vient oublier son activité professionnelle éreintante pour une nuit dans l’établissement de l’avenue PrincesseGrace. En revanche, il ignore que les policiers observent à la loupe tous ces lieux festifs nocturnes monégasques pour des raisons bien connues de fréquentation exceptionnelle du circuit automobile pendant le week-end de l’Assomption. Les inspecteurs lorgnent justement le jeune homme avec insistance au moment où il remet un sachet dans sa poche. En quelques secondes, le docker est interpellé et interrogé à la Sûreté publique.
« Vous avez dépassé le stade de l’erreur de jeunesse »
« Vous êtes consommateur ? », demande le président Florestan Bellinzona. L’homme ne se connaît aucune addiction. « C’est la première fois, jure-t-il, que je prends de la cocaïne, achetée 60 euros le gramme la veille à Cannes pour faire la fête... » Ce n’est pas le prix, relève le magistrat : «Aujourd’hui le tarif est à 80 euros… Pour quelqu’un qui n’a jamais consommé, ce n’est pas courant de se fournir autant… Et quand on transporte de la cocaïne, cela s’appelle du trafic. Vous avez largement dépassé le stade de l’erreur de jeunesse. On est au niveau de la délinquance… » Des propos appuyés par le premier substitut Olivier Zamphiroff dans ses réquisitions. « Toucher à la coke, ce n’est surtout pas un acte banal. On commet une infraction et on est un délinquant. Ce Monsieur qui est venu de loin afin d’être devant vous, doit s’en sortir sans réitérer ses prises qui détruisent les cellules. Comme ce n’est pas une expérimentation gratuite, je propose une peine d’amende afin d’en mesurer le prix : la somme de 800 euros me semble compatible avec ses revenus… » Le tribunal dépassera les réquisitions du ministère public avec une amende de 1 000 euros.