Le père ivre conduit son véhicule avec son fils de sept ans à l’arrière
« Un automobiliste à la conduite dangereuse est au volant d’une Mercedes au niveau du collège Charles-III, sur l’avenue de l’Annonciade. » Tel est le message reçu le samedi 6 mai dernier, vers 14 h 30, par les services de sécurité de la Principauté. Immédiatement, les policiers interceptent le véhicule et contrôlent l’alcoolémie du conducteur. Le test révèle un taux de 0,93 mg par litre d’air expiré. Mais les fonctionnaires sont stupéfaits de constater, malgré l’ivresse de l’automobiliste, la présence de son fils âgé de sept ans sur le siège arrière. Le fautif, un gérant de projet de trente-six ans résidant à Menton, est aussitôt conduit dans les locaux de la rue Suffren-Reymond. Sans attendre, les inspecteurs alertent la mère afin de lui remettre l’enfant.
« Un garçon exemplaire »
Devant le tribunal correctionnel, le prévenu a reconnu les faits et a été condamné à une peine de huit jours d’emprisonnement avec sursis. Interrogé par le président Jérôme Fougeras Lavergnolle sur les raisons de son ébriété à pareille heure, l’intéressé a avoué l’absorption « de six à sept verres de vin au cours du déjeuner de famille, à l’occasion du baptême de ma fille, et je devais accompagner mon fils au tennis… ». Dans ses réquisitions, le procureur général adjoint Hervé Poinot a relevé des faits très graves «après l’instruction de votre tribunal qui était complète. On est en présence d’un comportement inhabituel et anormal, parce qu’il a un enfant dans sa voiture, même si l’on n’a pas suffisamment d’éléments pour constater la mise en danger de la vie d’autrui. Avec un taux particulièrement élevé, mais au regard d’un casier judiciaire vierge autant monégasque que français, je vous demande de prononcer une sanction d’un mois de prison assorti du sursis et 1 000 euros d’amende. » Toutefois, pour la défense, il n’y a pas lieu d’être aussi sévère. « Mon client, certifie Me Gaston Carrasco, du Barreau de Nice, est un garçon exemplaire et un bon père de famille. Il a reconnu et regrette cette situation. Il n’y a aucune contravention de relevée. Je ne peux que plaider les circonstances atténuantes ! » Le tribunal se tiendra très éloigné des réquisitions du ministère public.