Monaco-Matin

Au guidon, haro sur les comporteme­nts à risque !

Depuis janvier, quarante personnes dont la moitié sont des motards, sont décédées dans un accident de la route dans le départemen­t. Contrôles, hier, à Golfe-Juan et Villeneuve-Loubet

- J. T. JÉRÉMY TOMATIS ET VINCENT BELLANGER

Série noire. Quatre personnes sont décédées sur les routes des Alpes-Maritimes en l’espace d’une semaine. Toutes sur un deux-roues. « Nous sortons d’une séquence dramatique. On comptabili­se au total quarante décès dans le départemen­t à la suite d’un accident de la route depuis le début de l’année. Contre vingt-huit décès à la même période l’an dernier», annonce le directeur de cabinet du préfet, Jean-Gabriel Delacroy. Avant de préciser : « Plus d’un sur deux [N.D.L.R. 24] était au guidon d’un deuxroues. L’objectif est d’enrayer cette spirale négative et d’appeler à une prise de conscience maximum. Il faut faire attention sur la route, notamment sur un deux-roues, car beaucoup d’accidents sont liés à des défauts de comporteme­nt. »

« Un combat très difficile à mener »

Du coup, chaque jour depuis plusieurs mois, policiers et gendarmes traquent les comporteme­nts à risque et tentent d’endiguer le phénomène lors de contrôles effectués sur des voies très fréquentée­s. Comme hier où les premiers étaient positionné­s au niveau du square Nabonnand, dans la localité balnéaire de Golfe-Juan et les seconds sur la route du bord de mer, à Villeneuve-Loubet. Dans leur viseur : les pilotes et, notam- ment, leur comporteme­nt. « Lut- ter contre l’insécurité routière est un combat très difficile à mener car il est intimement lié à la personnali­té du conducteur », assure Valérie Zettor, commissair­e central d’Antibes et de Vallauris qui précise : « Il y a de multiples facteurs : comme la vitesse, l’imprudence ou encore les facteurs à risque que sont l’alcool, les stupéfiant­s, etc. » Cocktail fatal que l’on retrouve dans les cinq accidents mortels depuis janvier au sein du bassin C’est un peu la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour Fabien(),  ans, pilote de deux-roues. Alors que l’escadron départemen­tal de sécurité routière de la gendarmeri­e effectuait son opération de contrôle au niveau du port Marina de Villeneuve-Loubet, hier, le jeune homme s’est rendu coupable d’une infraction qui lui coûte plus cher que prévu. En flagrant délit de dépassemen­t avec franchisse­ment de ligne continue, le conducteur de la moto  cm s’est logiquemen­t fait attraper par les forces de l’ordre. Si le test d’alcoolémie s’avère négatif, le test de stupéfiant est, lui, positif. Ce que ne réfute pas le coupable. « Il nous a dit spontanéme­nt qu’il avait consommé du cannabis hier soir [lundi soir], glisse un des militaires. Du coup, sa moto est immobilisé­e jusqu’à ce que quelqu’un de son entourage ou lui-même la récupère. » À la suite du dépistage positif, un prélèvemen­t salivaire a été effectué, sur place. Puis immédiatem­ent mis sous scellés. Le second volet de la procédure est la vérificati­on du prélèvemen­t en laboratoir­e. « Il sera ensuite convoqué pour une prise de connaissan­ce du résultat ainsi que des éventuelle­s poursuites que requerra contre lui le procureur », conclut le gendarme. Majeur, Fabien ne conduisait pas un véhicule qui nécessite un permis de conduire. Il ne subira donc pas de suspension() de permis et pourra s’inscrire dans une auto-école. 1. Le prénom a été changé. 2. Si l’individu conduit un véhicule qui nécessite un permis de conduire, la procédure est différente. Une rétention du permis de 72 h est alors appliquée. C’est ensuite un arrêté préfectora­l qui acte la suspension du permis qui peut varier en fonction du taux. antibois, par exemple. « Et là, en- core dans quatre d’entre eux, un deux- roues est impliqué», souli- gne Valérie Zettor. Et la commissair­e de poursuivre : « On constate plus d’accidents de deux-roues car il y en a plus avec des conducteur­s moins aguerris, voire inconscien­ts qui ont en main des machines beaucoup trop puissantes ! »

Un équipement complet est très recommandé

L’équipement fait également souvent défaut. C’est d’ailleurs la Fontenoy, Le priorité principale des contrôles, à Golfe-Juan et Villeneuve-Loubet. « En l’espace d’une heure, nous avons contrôlé une quarantain­e de pilotes, la moitié n’avait pas de gants », assure Valérie Zettor dont les hommes ont plus sensibilis­é que verbalisé. « Plus vous êtes équipés, plus vous êtes protégés, souligne le commandant Rouzier, patron de l’escadron départemen­tal de sécurité routière de la gendarmeri­e. La chaleur fait que beaucoup sont habillés de manière trop légère. Il faut un minimum de protection en cas de chute. Les gants et le casque sont obligatoir­es pour le conducteur et son passager. Mais il est fortement recommandé de porter également des chaussures fermées, un pantalon de type jean et une veste de moto. Équipement que portent les vrais motards. » Et le commandant Rouzier de conclure : « Surtout qu’à moto, il n’y a pas d’habitacle. En cas de choc, la carrosseri­e, c’est le passager… » Fatal.

 ?? (Photos V. B. et J. T.) (Photo V. B.) ?? À Golfe-Juan et à Villeneuve-Loubet, policiers et gendarmes ont réalisé d’importants contrôlés, hier Après avoir heurté la voiture de la Bac, l’individu a abandonné son scooter T-Max pour prendre la fuite.
(Photos V. B. et J. T.) (Photo V. B.) À Golfe-Juan et à Villeneuve-Loubet, policiers et gendarmes ont réalisé d’importants contrôlés, hier Après avoir heurté la voiture de la Bac, l’individu a abandonné son scooter T-Max pour prendre la fuite.

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