Monaco-Matin

Soom T, «princesse du ragga»

- PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE-LOUIS PAGÈS

Surtout n’allez pas vous fier à son physique. Pas bien grande certes, la native de Glasgow, d’origine indienne, est une vraie pile électrique sur scène. Et en dehors. Déçue de la politique, elle met son « flow » au service de ses prises de positions. En clôture de la première soirée du festival Lunallena, elle a enflammé la nuit bandolaise.

En plus de quinze ans de carrière, vous avez pratiqué plusieurs styles musicaux. Lequel préférez-vous ? C’est vrai que mon album Free as a bird est assez éclectique, avec de la soul ou même de la pop. Mais mes racines musicales restent le toasting reggae ou le raggamuffi­n. Ce festival Lunallena me permet d’ailleurs de revenir à mes premières amours. Et de retrouver sur scène DJ Kunta (notre photo) ,un vieux pote avec qui je prépare un album.

Vous qui êtes Écossaise, que pensez-vous du Brexit ? J’y suis favorable, non pas pour que l’Écosse rejoigne l’Union européenne mais pour qu’elle gagne son indépendan­ce. Je suis favorable à l’indépendan­ce de tous les pays. Comment pourrait-il en être autrement ? Chaque pays est différent et a donc des besoins différents.

Vous êtes d’origine indienne. Un mot sur l’accueil que l’Europe réserve aux migrants ? C’est vraiment le bazar. Bien sûr, on doit faire tout ce qui est possible pour venir en aide aux réfugiés, notamment les femmes et les enfants. N’oublions pas que la France et l’Angleterre ont une part de responsabi­lité importante dans la situation en Syrie. Mais dans le même temps, on ne peut pas occulter le fait qu’il y a un risque. On n’est pas sûr que tous les migrants ont de bonnes intentions. Certains peuvent constituer un genre de cheval de Troie.

Comment votre famille a-t-elle accueilli votre conversion au christiani­sme ? J’ai grandi comme une hindoue. Mais je crois désormais au message de Jésus-Christ. Pour moi, c’est la voie principale pour me rapprocher de Dieu. C’est quelque chose de très personnell­e. Cette conversion a été plutôt bien acceptée. En tous les cas, ça n’a pas affecté mes relations avec mes proches.

On vous dit féministe. Vous avez même créé un groupe exclusivem­ent de filles. Le milieu de la musique est si macho que ça? Non, je ne me considère absolument pas comme féministe. Je demande juste une égalité de traitement entre les hommes et les femmes. Chacun a ses forces, ses faiblesses et nous devons pouvoir vivre ensemble de façon équitable. Pour être plus concrète, c’est terrible la façon dont l’industrie de la musique traite les artistes féminines. Même si elles ont du talent, on leur demande toujours de se « dénuder » pour mieux vendre.

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(Photo D. Leriche)

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