Monaco-Matin

Les vacances bien arrosées d’un cadre de Ferrari

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Le dirigeant de Ferrari Australie s’était déplacé à Monaco pour profiter du faste estival monégasque et s’éclater avec son bolide rutilant ! Frime, exultation, frénésie, excès de boissons… ont conduit ce résident de Sydney, menotté, devant le tribunal correction­nel pour avoir dépassé les bornes. La justice lui reproche d’avoir récidivé dans sa conduite en état d’ivresse. D’abord, le 28 juillet dernier, avec un taux de 0,34 mg/l. Puis, deux jours plus tard, avec une alcoolémie bien supérieure: 0,59 mg par litre d’air expiré. Ce matin-là, dès potron-minet, le conducteur est repéré par les policiers sur le boulevard Princesse-Charlotte. En pleine trajectoir­e idyllique, il confond artères monégasque­s et piste du circuit de Formule 1. Quand les agents l’arrêtent afin de le verbaliser pour vitesse excessive au volant de sa voiture rouge, ils doutent de la sobriété de l’automobili­ste. Un rapide contrôle d’éthylomètr­e démontre des soupçons fondés, avec plus de deux fois le taux autorisé (0,25 mg/l).

« Il promet de ne plus boire »

Une petite moue moqueuse du président Florestan Bellinzona accompagne l’interrogat­ion sur l’aptitude du prévenu à maîtriser sa voiture au « cheval cabré ». Certaineme­nt ! « Je pensais être en état de conduire la Ferrari louée ! J’avais bu trois, quatre peut-être, verres de vin rouge… » Réplique prompte du magistrat : «Après le deuxième verre vous ne pouviez plus conduire. Et comme vous avez poursuivi votre absorption de boissons à la moyenne d’un verre toutes les heures le taux n’allait sûrement pas chuter ! » L’important, pour le procureur général adjoint Hervé Poinot, c’est que le fautif connaisse la rigueur inexorable des lois appliquées en Principaut­é. «Interpellé une première fois, il recommence deux jours après ! D’où le choix de la procédure de flagrant délit et l’incarcérat­ion du représenta­nt de la Scuderia à Sydney pour une période plus longue. Afin qu’il comprenne : quinze jours d’emprisonne­ment avec sursis et 3000 euros d’amende. » La défense s’emporte ! Quand on connaît la voix de stentor de Me Franck Michel, on peut s’imaginer combien ses phrases résonnent dans le prétoire. « C’est sur sa déclaratio­n que mon client a été interpellé. Certes, il s’est laissé emporter par le plaisir ! Mais il était descendu de son véhicule quand il a été contrôlé. Il avait besoin de marcher. C’est un homme complèteme­nt traumatisé. Évitez la prison et revoyez la peine à la baisse si elle est assortie du sursis. Il promet de ne plus boire… » Ces vacances de rêve auront coûté finalement 3 000 euros supplément­aires avec la sanction décidée par les juges.

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(Illustrati­on NM) « Il s’est laissé emporter par le plaisir », a plaidé la défense.

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