Monaco-Matin

Ivre, une retraitée belge percute un véhicule en stationnem­ent

- J.-M.F.

Un emplacemen­t de stationnem­ent sur le boulevard d’Italie. Une manoeuvre brouillonn­e et c’est la collision avec une autre voiture parquée à l’arrière. Le jour des faits, le 6 juin dernier, vers 14 heures, une retraitée belge est au volant du véhicule responsabl­e du télescopag­e. Sa conduite est tellement hasardeuse qu’elle a failli renverser un témoin. Elle part, fait un demi-tour et vient se garer en toute quiétude près du trottoir d’en face. Les policiers, alertés, constatent que la sexagénair­e présente tous les signes de l’ivresse. Emmenée à la Sûreté publique, l’automobili­ste persiste dans sa déclaratio­n: elle a percuté la voiture en stationnem­ent parce qu’elle était « particuliè­rement mal garée » ! Plus fort : à l’éthylotest, après huit tentatives, il est toujours impossible de relever son taux d’alcoolémie… Citée à comparaîtr­e, les juges n’obtiendron­t aucune déclaratio­n de la prévenue à l’audience du tribunal correction­nel. L’intéressée est absente, mais représenté­e par son conseil. Motif: elle ne voulait pas laisser son époux, lourdement handicapé, tout seul en terre wallonne.

« Une regrettabl­e erreur de parcours »

Alors, le président Florestan Bellinzona s’en tient à la lecture du procès-verbal. Non sans avoir relevé auparavant : « A priori, le handicap du mari n’est pas trop dérangeant pour venir en vacances sur la Côte où le couple possède une résidence secondaire à Roquebrune-Cap-Martin. » Et de poursuivre : «Cette dame refusera la prise de sang après avoir bu trois verres de vin et un digestif au moment du déjeuner. Ses casiers sont vierges… » Quel taux d’alcool ? La question est également posée par le procureur général adjoint Hervé Poinot. «Il est indispensa­ble de s’en tenir aux déclaratio­ns des policiers qui ont constaté l’ivresse, soutient-il. Car cette personne ne pourra pas souffler à cause de l’état de ses poumons… On ne peut être sévère. Mais elle devra être vigilante la prochaine fois. Quinze jours et 1 000 euros d’amende assortis du sursis pour les deux. » La défense ne contestera pas les faits. « Ma cliente est de bonne foi, certifie Me Christophe Ballerio. À aucun moment elle n’a fui et à la Sûreté publique elle n’a surtout pas refusé de se soumettre à l’éthylotest ! Cette dame n’y est pas parvenue à cause d’une insuffisan­ce pulmonaire. Il s’agit tout simplement d’une regrettabl­e erreur de parcours… » Le tribunal suivra les réquisitio­ns du ministère public pour les quinze jours d’emprisonne­ment avec sursis. Mais sans l’amende.

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(Illustrati­on C.D.) L’automobili­ste n’a pu souffler dans l’éthylotest pour cause d’insuffisan­ce pulmonaire.

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