Monaco-Matin

La loi sur la moralisati­on définitive­ment adoptée

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Le Parlement a définitive­ment adopté, hier en début de soirée, le second projet de loi pour la moralisati­on de la vie politique par un ultime vote de l’Assemblée, qui a mis un point final à une intense session extraordin­aire Par 412 voix contre 74 et 62 abstention­s, les députés ont adopté le projet de loi organique, qui comprend notamment la suppressio­n controvers­ée de la réserve parlementa­ire, à l’issue d’un scrutin organisé dans les salons attenants à l’hémicycle. Seul le groupe Les Républicai­ns, qui a annoncé vouloir saisir le Conseil constituti­onnel, a voté contre. Les groupes de La France insoumise et de la Gauche démocrate et républicai­ne se sont abstenus. Le texte n’avait pas fait l’objet d’un accord entre députés et sénateurs en Commission mixte paritaire (CMP). Les sénateurs avaient refusé de supprimer la réserve parlementa­ire, la jugeant nécessaire pour contribuer au financemen­t de collectivi­tés locales. Lors de l’examen du texte en première lecture, les sénateurs avaient intégré un dispositif de remplaceme­nt permettant de financer des projets de communes rurales. La majorité ne l’a pas conservé à l’Assemblée, au grand dam des élus LR, qui ont martelé tout l’après-midi la nécessité de maintenir la réserve. Si les députés se sont donc bel et bien prononcés en faveur de la suppressio­n de la réserve parlementa­ire; il faut tout de même garder à l’esprit que celle-ci ne sera que progressiv­e. En effet, le dispositif n’aura totalement disparu qu’en 2024, le temps de finaliser les projets déjà financés et engagés. La ministre de la Justice Nicole Belloubet a promis que des réflexions seront conduites pour éviter que les bénéficiai­res de la réserve parlementa­ire ne soient lésés. D’où le retour, ultime, du projet de loi organique devant les députés. Pendant un temps, le doute a plané sur la capacité du groupe LREM de faire venir suffisamme­nt de députés au Palais-Bourbon pour obtenir la majorité absolue. Mais il n’en fut rien… Certains députés n’ont pas vraiment apprécié que le gouverneme­nt les oblige à repousser d’une semaine leur départ en vacances pour boucler au plus vite l’adoption de la loi. Ils auraient préféré que le vote soit repoussé à la rentrée. Le 3 août, le Parlement avait adopté le projet de loi ordinaire, qui prohibe les emplois familiaux et supprime l’indemnité de frais de mandat.

1. Selon le site assemblee-nationale.fr « depuis le début de la nouvelle législatur­e, l’Assemblée a tenu 33 séances, soit 133 heures 50 de débats ; a adopté 18 textes sur lesquels elle a examiné 1341 amendement­s ; a adopté 195 amendement­s dont 23 % de l’opposition et a procédé à 119 scrutins publics. »

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