Mademoiselle Kaas envoûte la salle Garnier de Monte-Carlo
Alors que le rideau se levait hier soir dans la salle de l’opera garnier, la longue silhouette de la Fille de l’Est est apparue aussi gracile que solide sous les lumières pourpres. Devant une salle pleine à craquer, « Mademoiselle » a non seulement chanté le blues, mais aussi et surtout les titres de son nouvel album, comme Adèle ,ou Le Jour et l’heure, pour le plus grand plaisir des spectateurs, venus, pour beaucoup, de par-delà l’Oural. Le public a retrouvé avec enchantement le timbre grave et suave si caractéristique de sa voix, qui, comme le rouge que boit mademoiselle, se bonifie à mesure que passent les années. Drapée dans un kimono ajusté par un serre-taille en cuir, Patricia Kaas a chanté la peine, la douleur, la trahison, l’amour perdu, l’intimité bafouée. Des thèmes que personne ne chante comme elle. Personne, sauf peut-être Piaf. Car même si son timbre est radicalement différent, la chanteuse de Forbach a repris quelquesuns des morceaux de la Môme, à qui elle avait consacré un album il y a quelques années. Les grands titres de son répertoire, comme Mon mec à moi ou Les hommes qui passent ou encore Je voudrais la connaître, ont tous été réorchestrés, aérés, comme revitalisés par la chaleur des instruments du cabaret, remarquablement maîtrisés par ses musiciens. Hier soir, la Principauté a retrouvé Patricia Kaas autant qu’elle l’a un peu plus découverte. Mademoiselle a achevé le concert par Il me dit que je suis belle, comme un appel au public. Un appel bien inutile face à un public totalement envoûté. Ils lui disent qu’elle est belle, et cette fois, elle peut vraiment le croire.