Monaco-Matin

Reprise des négociatio­ns au restaurant Lété

La direction du restaurant, qui souhaite procéder au licencieme­nt économique de dix-sept employés, a accepté de revoir sa copie et d’envisager des conditions de départ plus acceptable­s

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Un certain soulagemen­t. C’est ce que ressentent les salariés de ce restaurant de la darse sud du Port Hercule. Pourtant, hier matin, les mines étaient renfrognée­s, les traits tirés… Sur leurs polos blancs, ils avaient écrit au marqueur et à la peinture noire le nombre 17, comme autant d’employés licenciés, comme autant de familles sur le carreau. Ils s’étaient donné rendez-vous devant la Direction du travail. Tous brutalemen­t licenciés le 26 juillet dernier pour motif économique, ils étaient venus accompagne­r leurs collègues représenta­nts du personnel, dont le départ doit être validé par la Direction du travail. « Si leur licencieme­nt n’est pas validé, l’employeur sera obligé de les conserver au sein de l’établissem­ent », explique Olivier Cardot de l’Union des syndicats de Monaco, avant d’entrer en commission. Au moment où l’inspecteur du travail vient les chercher, c’est la douche froide : certains employés reconnaiss­ent un client habitué du restaurant, «qui salue toujours le patron ». Pas forcément surprenant sur un si petit territoire, sachant que la Direction du travail se situe à quelques enjambées du port. Mais l’inquiétude déjà présente s’amplifie, signe de la tension extrêmemen­t palpable. Pourtant, rien n’allait se dérouler comme ils le pensaient.

Compréhens­ion mutuelle

Alors que les entrevues ne devaient durer que la matinée, ce n’est que dans l’après-midi que les parties sont ressorties de la Direction du travail. « Les commission­s sont reportées au 21 août, car la direction de l’établissem­ent a accepté de faire un effort axé sur la reprise des négociatio­ns », déclare Olivier Cardot. En clair, le patron accepte de revoir sa copie pour offrir des conditions de départ plus acceptable­s. Une bouffée d’air pour les salariés. « Nous sommes vraiment soulagés. Jusqu’ici il n’y avait pas de dialogue possible. Grâce à l’interventi­on d’Olivier Cardot, nous avons réussi à renouer le dialogue », explique Massimilia­no, délégué du personnel. Pour autant l’équipe des 17 n’est pas dupe : ils savent bien qu’ils ne reprendron­t sans doute pas le travail. Du moins pas tous. Et ce d’autant plus que Karel Nespor, le directeur des opérations de l’entreprise, qui gère aussi la boîte de nuit Le Monark, confiait mardi dans nos colonnes que « le restaurant, c’est terminé ». Massimilia­no l’entend bien : « Nous comprenons tout à fait leur situation, et qu’il n’est pas possible pour eux de garder les dix-sept salariés. Mais nous leur avons demandé de voir s’ils pouvaient quand même sauver quelques emplois. Certains d’entre nous sont dans une situation vraiment délicate et ont vraiment besoin de retravaill­er tout de suite. Et ils ont compris notre appel, même si rien n’est garanti. »

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(Photo L.M.) Soudés depuis le début, les ex-salariés de Lété n’envisageai­ent pas de laisser leurs représenta­nts seuls face à l’inspecteur du travail.

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