Monaco-Matin

L’insolite art funéraire s’épanouit au cimetière du Château à Nice

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Situé à 53 mètres au-dessus de la mer, avec vue plongeante sur les toits de la vieille ville et de la baie des Anges, le cimetière du Château offre des découverte­s étonnantes. Moins couru que la cascade du Château et son parc, le cimetière attire toutefois des touristes curieux. « Dès le portail franchi, tous ont la même attitude, rigole Max Vial, gardien-chef du cimetière. Ils font deux pas, s’arrêtent avant de pousser un retentissa­nt : ouah ! » Car le site est plutôt saisissant : 2250 tombes, surmontées d’une forêt de croix, coupoles, sculptures de pleureuses, Vierge douleur, d’anges de la mort, taillés, ciselés dans le marbre ou la pierre de la Turbie. Un vrai musée de l’art funéraire à ciel ouvert, classé premier cimetière monumental de France, le quatrième d’Europe après Gênes, Venise et Milan, qui possède, en prime, mille et une anecdotes que connaît par coeur Max Vial. « Dans la famille, on y est gardien-chef de père en fils, et cela fait quatre génération­s que cela dure ! » Aujourd’hui, c’est son fils Romain qui prend la relève, avec en partage, les histoires dans l’Histoire de ce cimetière en forme de bijou. Pour tout voir, il faut prendre son temps, se perdre dans les allées et lever le nez. Pour admirer la colonne de Grosso d’abord, ancien président du tribunal de commerce. Haute de 12 mètres, tout en marbre travaillé et surmontée de l’ange du recueillem­ent. Dans ce cimetière muséal abondent des sculptures allégoriqu­es de la Grande Faucheuse, des mises en scène de la douleur dont certaines sont signées par des grands prix de Rome ! À voir aussi la tombe d’Alexandre de Linsky, colonel cosaque de l’armée impériale russe, qui repose aux côtés de son épouse et de son... épagneul. Seul chien à être enterré au Château, il trône aussi en bonne place sur le caveau, avec une statue tout en marbre à son effigie !

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