Monaco-Matin

LIGUE  JOURNÉE) / NICE-TROYES ( H) « On sera beaucoup mieux »

Le gardien du Gym, Yoan Cardinale, assure que l’équipe a retrouvé des forces pour affronter Troyes. La qualificat­ion contre l’Ajax avait pompé beaucoup d’énergie

- RECUEILLI PAR FABIEN PIGALLE

Chevalière en or, large sourire et accent du sud, Cardinale, ou plutôt “Cardi”, est à l’image du club. Rafraîchis­sant, surprenant, décoiffant, et surtout déroutant. A  ans, il se sait très attendu cette saison. A Amsterdam, on est monté très haut dans l’émotion... Ce qui est sûr, c’est qu’il y avait énormément de fatigue. On n’avait plus de jus. On se regardait, certains disaient au bout de  minutes qu’ils sentaient les crampes venir... On a laissé beaucoup d’énergie à Amsterdam, mais il ne faut pas enlever la victoire à Saint-Etienne, ils ont bien joué. Mais on n’avait plus beaucoup de gaz.

Avez-vous récupéré ? On a eu des jours de repos. Le coach est très bon pour jauger notre niveau de fatigue. Il ressent bien les choses. On sera beaucoup mieux que contre SaintEtien­ne.

C’est quoi votre secret pour récupérer ? Je dors beaucoup et je regarde des matches à la télé.

Lesquels avez-vous vu ? Barcelone-Manchester, Arsenal- Chelsea, etc. En regardant, on se dit que ça pourrait être des adversaire­s potentiels, d’ailleurs, je peux vous assurer que j’ai regardé attentivem­ent NaplesAtlé­tico Madrid.

Et vous en avez pensé quoi ? C’est fort... Très, très fort. Mais on aura une carte à jouer...

Vous recevez Troyes et, pourtant, on a le sentiment que tout le monde a la tête à Naples. C’est le cas ? Un peu, mais c’est trop tôt pour se focaliser sur Naples. Contre Troyes, ce sera un match important à domicile. Rennes a eu du mal à prendre un point contre eux lors de la Yoan Cardinale est tourné vers Troyes... Mais Naples est bien dans toutes les têtes.

première journée. On devra être à fond.

Un match piège car a priori pas très sexy... Jouer un promu, à la base, c’est toujours très compliqué. Le piège c’est de prendre cette équipe de haut. Mais Naples, oui, c’est LE match. Prenez l’équipe qui a été alignée au retour à Amsterdam, un seul a joué la Ligue des champions, c’est Dante. Donc on ne va pas se mentir, nous avons hâte d’être mercredi. Mais l’erreur serait de zapper ce match de Troyes.

Vous avez hâte d’entendre la fameuse musique ? C’est un rêve. Quand je suis à la maison et qu’il y a cette musique à la télé : personne ne parle et je mets le son à fond. C’est un moment unique. Lionel Letizi me le confirme. Le premier match reste à jamais gravé... Bon il se trouve qu’en plus ce jour-là il en avait pris trois (rires).

Recevoir Naples au retour, c’est un avantage ? Personnell­ement, je préfère jouer à la maison en premier. Recevoir au retour, c’est un

inconvénie­nt. Quand tu marques vite à l’extérieur au retour comme contre l’Ajax, tu as les cartes en mains. Mais ce n’est que mon avis. Sur le plan personnel, votre saison avait débuté sur une bourde à domicile contre l’Ajax. Vous avez été montré du doigt... C’est le poste de gardien de but qui veut ça. Tout le monde dit que c’est une erreur. Ok, c’est une erreur, mais on n’a pas trop de chance sur le coup parce que le ballon retombe sur un joueur de l’Ajax. Oui, j’ai fait un mauvais renvoi, mais si ça revient sur Souquet, on m’aurait dit que c’était une bonne sortie. Bref, je n’ai pas fait le départ idéal, mais ce n’est pas grave... Ça ne me dérange pas d’être critiqué, ça me rend plus fort. Après, je préfère éviter les erreurs évidemment.

Lucien Favre avait parlé d’erreur tactique... Le coach est très pointilleu­x

donc il avait effectivem­ent relevé plusieurs erreurs. Il est très perfection­niste. Mais après, ce but, je le prends pour moi. Effectivem­ent, je peux peutêtre la bloquer ou mieux la boxer.

Comment avez-vous réagi à l’annonce de l’arrivée de Sneijder ? Bien ! (rires). C’est un élément important qui arrive. Le club a encore réussi à attirer un joueur de classe mondiale. Sneijder, c’est un nom dans le foot. Il va énormément nous apporter. Vraiment une grande fierté.

Pas simple de bizuter un joueur de cette trempe, non ? C’est sûr (rires) ! Mais, comme tout le monde, il aura le droit à son bizutage et chantera sa petite musique. Il n’y a pas de traitement de faveur chez nous et c’est pour cela que nos recrues s’intègrent très bien. Que vous vous appeliez Sneijder ou LeesMelou qui évoluait en CFA il y a trois ans, c’est la même chose. Voilà pourquoi le vestiaire vit bien.

Comment l’avez-vous senti ? Très bien. Il ne veut pas

qu’on dise de lui qu’il est venu là en préretrait­e ou pour prendre le soleil. Il veut jouer, gagner des titres, etc. Il a gagné partout où il est passé. Il a dit bonjour à tout le monde en arrivant lundi à l’entraîneme­nt. C’était un peu compliqué pour moi car l’anglais et moi ça fait six.

Il parle aussi italien... Mais l’italien et moi, ça fait six aussi (rires). Le Hollandais, je n’en parle même pas... Heureuseme­nt avec les mains, on arrive à se faire comprendre. On bricole. Il dégage une assurance énorme. Il apporte beaucoup de calme. On compte sur lui pour nous apporter toute son expérience et sa déterminat­ion.

Et puis il capte beaucoup la lumière... C’est un grand joueur. Mais il ne faut pas mettre de côté le groupe. Le collectif niçois, c’est notre force. Il ne pourra pas tout faire tout seul. Pour s’intégrer chez nous il faut se fondre dans le collectif. Mais ça, il est capable de le faire les doigts dans le nez.

L’absence de Seri contre On connaît tous le talent de Mika et l’importance qu’il a dans notre jeu. C’est notre moteur. Quand il n’est pas là ça se voit, même si certains peuvent le remplacer. Mais ce n’est pas pour ça qu’on a perdu. C’est normal qu’un joueur de son talent soit aussi convoité. Quand on voit les clubs qui se positionne­nt... Ça montre toute l’importance qu’il a chez nous. Mais tant mieux, ça veut dire qu’à l’OGC Nice, nous avons bien des joueurs de classe mondiale.

Le mercato vous perturbe-t-il ? Non. On ne calcule pas. Peu importe si le mercato est ouvert ou fermé, la motivation ne change pas. Aujourd’hui, le club est en train de grandir, il est regardé différemme­nt par les médias, les spectateur­s, etc. C’est positif et agréable.

Vous sentez-vous plus attendus cette année ? Oui, mais on disait pareil il y a deux ans quand on a terminé quatrième (mai ), et ça ne nous a pas empêchés de monter sur le podium cette année. Bon, faire mieux cette année, ce sera très très difficile. En tout cas, on répondra toujours présent.

Sentez-vous que quelque chose a changé dans le regard des adversaire­s quand ils croisent votre route ? Complèteme­nt ! Il y a sept ou huit ans, ceux qui venaient au Ray avaient peur. Ils se disaient : « On va prendre des coups, ce sera compliqué ». Aujourd’hui, quand ils viennent à l’Allianz, les joueurs se disent : « Putain, on ne va pas toucher le ballon du match ». Quand on joue, les équipes nous attendent plus bas et évoluent en contres, alors qu’avant ce n’était pas le cas. Avant, quand les adversaire­s jouaient Nice, c’était pour gagner, là maintenant s’ils prennent un point à l’Allianz, c’est un exploit.

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(Photo S.Botella) L’émotion provoquée par la qualificat­ion peut-elle expliquer le mauvais résultat à Saint-Etienne ? Saint-Etienne a pesé... Il est très convoité, notamment par le Barça...

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