Flot touristique
Depuis quelques jours, la Principauté fait face à un afflux de touristes, à majorité scandinaves et chinois. Si la situation satisfait les commerçants du Rocher, elle irrite parfois les riverains
Contrairement à la même période en , qui avait été marquée par le contrecoup de l’attentat de Nice, la fréquentation touristique de ce mois d’août est à la hausse et remet du baume au coeur à certains commerçants du Rocher.
Depuis une semaine, c’est vrai qu’il y a beaucoup de passage sur le Rocher ! » Tel est le constat entendu dans de nombreux commerces. Emblème de Monaco, lieu de fantasmes… Le Rocher et son Palais princier continuent d’attirer chaque année de nombreux touristes. Sauf que, depuis quelques jours, la tendance est clairement à la hausse par rapport à août 2016. Une bonne nouvelle même si parfois certains riverains focalisent sur le revers de la médaille. « Je ne pensais pas que Monaco avait une telle aura… On a l’impression de vivre à Lourdes! Il y a du monde et les commerçants vendent de tout, même des trucs qui ne concernent pas la Principauté. Les étales des marchands envahissent de plus en plus la rue et les passages sont donc étroits. Les commerçants grignotent de la place. Il devient de plus en plus difficile de circuler. Il y a un rasle-bol de la population locale» , explique un habitant du Rocher.
Des fortunes diverses
Du côté des commerçants, justement, les retours sont partagés. «Il y a beaucoup plus de monde que les années précédentes, assure Jean-Pierre Sembolini, gérant du snack/bar La Pampa. On est tellement saturés sur les places que, parfois, on doit demander aux gens de prendre à emporter.» Même si son commerce est idéalement placé face au Palais, le gérant trouve une autre raison à cette activité: «Il faut aussi penser que nous sommes en pleine canicule. Avec ces chaleurs, on vend surtout beaucoup
de boissons. Les gens ont plus soif qu’autre chose. Si on continue comme ça et que les températures restent élevées, je pense que notre chiffre sera meilleur qu’en juillet.» Au P’tit Creux, situé rue de l’église, on se satisfait de la situation même si les touristes sont réticents à sortir le portefeuille. «Juillet, c’était un mois d’hiver pour nous. Mais depuis une semaine, on bosse bien. La saison est lancée et, même si on ne peut jamais
prévoir en snacking, on espère avoir du monde jusqu’à fin septembre, avoue Cédric. Il y a du passage mais peu d’achats. Les touristes ne veulent pas acheter un soda parce qu’ils trouvent ça cher mais ça ne les dérange pas d’aller payer cinq euros en terrasse pour un verre.» Il évoque un autre paramètre: «La plupart des touristes viennent des croisières. En règle générale, les guides touristiques laissent 45 minutes pour visiter librement. Ils n’ont le temps de rien faire, se contentent de regarder puis partent. Ça marche mieux certainement pour les commerces proches du palais. En fait, tout dépend de la localisation.» Du côté des magasins de souvenirs, le moral est au beau fixe, comme à Stand By Monaco: «Dans notre magasin, ça fait un mois, un mois et demi qu’il y a vraiment du monde. C’est plutôt vers midi mais sinon ça s’étale entre 11 h à 15 h, pour la relève de la garde», confie Erika Marciano.
« Le Rocher, c’est symbolique»
À 11h55, justement, le temps semble s’arrêter sur le Rocher. Tous en cercle, les touristes dégainent appareils et téléphones, immortalisant les moindres faits et gestes des carabiniers du prince. Les Scandinaves se mélangent aux Chinois et aux Russes, Français et Italiens n’étant pas bien loin. Mais pas que. «Ça faisait partie des attractions touristiques que l’on souhaitait faire en famille, assure Valérie avec l’accent typique de Montréal, ville où elle réside. On va se balader dans les petites ruelles pour faire des photos puis redescendre. Il faut absolument voir la Principauté. Les Canadiens ont une belle image de Monaco.» Originaire de Paris, Béatrice profite des vacances familiales à Bordighera pour renouer avec ses souvenirs d’adolescentes: «C’était l’occasion. J’ai grandi avec la famille Grimaldi. Monaco, c’est assez mythique.» Un discours qui trouve écho auprès d’Hervé. Également venu en famille, le Caennais a déjà dressé le planning de la journée. «Le Rocher, c’est symbolique. C’est Monaco quoi, ça veut tout dire. Nous sommes surtout là pour voir la relève de la garde. Après, nous allons quand même aller visiter le Musée océanographique avant de se rendre devant le stade Louis-II.» Avant d’enchaîner, tout sourire: «Mais avant ça, nous allons manger une pizza dans les ruelles!» En voilà un qui sait parler aux commerçants!