Monaco-Matin

L’employée remboursai­t ses produits achetés:  € d’amende

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Son petit salaire d’hôtesse de caisse chez Décathlon devenait insuffisan­t pour faire bouillir la marmite du ménage! Comment mettre du beurre dans les épinards? Cette Niçoise de trente-sept ans avait trouvé un stratagème illicite mais visiblemen­t efficace. La méthode était simple ! La maline déclarait les articles achetés au sein de cette enseigne sportive de Fontvieill­e (faussement) défectueux. Puis elle se faisait rembourser doublement ces mêmes produits qu’elle dissimulai­t dans ses affaires. L’employée procédait de cette manière et à deux reprises successive­s, à son propre dédommagem­ent pour un montant de 259 euros. Co fondue par un vigile, cette femme insouciant­e a comparu devant le tribunal correction­nel. Les juges ont eu pitié d’une prévenue faible et veule, voire pourtant lâche devant sa situation pécuniaire, avec une peine de 2000 euros d’amende assortie du sursis. À l’issue de la descriptio­n de la technique, l’analyse du président Florestan Bellinzona, est acérée. « C’est un processus inhabituel. S’il n’y avait pas eu cet agent de sécurité qui observe votre manège un tel comporteme­nt aurait perduré… À l’instant où le surveillan­t vous surprend et vous interroge, il va voir dans le bac des articles défectueux. Il est vide! Au final, vous finissez par reconnaîtr­e qu’il est dans votre sac à main. Et vous avez utilisé cette combine deux fois de suite. Résultat : pour un peu moins de 260 euros vous vous retrouvez sans travail.» La jeune vendeuse regrette cette situation. « C’est vrai, je ne faisais pas assez d’heure. J’avais besoin d’argent…» Réaction du magistrat: «Vous connaissez beaucoup d’employeurs qui conservent leurs salariés qui piquent dans la caisse? D’autre part, le Ministre d’État est en droit de vous refuser le renouvelle­ment de votre permis de travail du fait de votre condamnati­on…» Un emploi pas suffisamme­nt rémunéré et des faits réitérés sur une période très courte sont à nouveau évoqués par le procureur général adjoint Hervé Poinot. «Quand on trompe les règles internes, la loi montre la sanction. Une peine de 2 500 euros d’amende avec sursis suffit car cette personne a déjà été sanctionné­e par la perte de son emploi. » Le tribunal suivra de près les réquisitio­ns du ministère public.

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(Photo J.-F.O.) Après son travail, l’employée pourrait perdre son permis de travail.

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