Monaco-Matin

Emoi à Nice après un nouveau survol à basse altitude

Probableme­nt en raison des rafales de vent, un avion de la compagnie Austrian Airlines a échoué deux fois à se poser hier après-midi. Mais il aura causé une belle frousse

- BENOIT GUGLIELMI bguglielmi@nicematin.fr

Émoi dans le centrevill­e. Un avion a brièvement survolé Nice à basse altitude hier aprèsmidi. Il était environ 15 h 45 quand, attirés par un bruit assourdiss­ant, les regards se sont tournés vers le ciel pour accompagne­r des yeux le passage d’un Airbus A320 qui a immédiatem­ent intrigué, sinon inquiété, Niçois et touristes. Renseignem­ents pris auprès des autorités aériennes, il s’agissait d’un vol reliant Vienne à la capitale azuréenne, affrété par la compagnie Austrian Airlines.

Des bourrasque­s à  km/h

Décollé de la capitale autrichien­ne à 12 h 50, il était attendu à 14 h 25 sur le tarmac de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur. Mais le vent en a décidé autrement. A cette heure-là, d’après Météo-France, les bourrasque­s ont atteint les 80 km/h sur le bord de mer. Surtout, les rafales venaient de connaître ce que les prévisionn­istes appellent un «renverseme­nt»: de sudouest, le vent a brutalemen­t tourné à l’est. Prises par une lectrice de « Nice-Matin », ces clichés montrent le second passage de l’avion autrichien au-dessus de Nice.

Ce qui a provoqué de nombreuses difficulté­s pour les pilotes. Celui de la compagnie autrichien­ne, au moment de toucher la piste, a ainsi dû remettre les gaz et repartir au large pour tenter une nouvelle approche. Et c’est juste avant son second essai que, gêné par le

vent, il a dévié de sa trajectoir­e et survolé la vieille ville et la zone piétonne, selon les données du site spécialisé Flightrada­r24.com.

Altitude inconnue

Si son altitude à ce momentlà n’est pas connue, plusieurs témoins interloqué­s

« jamais

ont confié n’avoir vu ça». Le président de l’associatio­n de sauvegarde des sites du mont Boron, mont Alban, cap de Nice et col de Villefranc­he, Claude Benitah, s’en est également ému. « J’étais en train de me baigner quand je l’ai vu passer très nettement

au-dessus des terres. Il semblait voler plus bas que la norme, car il m’est apparu plus gros que d’habitude. » Pour cet ancien commandant de bord et instructeu­r, qui revendique plus de 10 000 heures de vol, ce n’est « pas forcément l’altitude qui posait problème, mais surtout la trajectoir­e » de l’appareil. Surtout, il dénonce « une nuisance importante et une réelle pollution. Agacés, les habitants du quartier sont également inquiets. Ils craignent qu’un jour, un avion ne leur tombe dessus. »

Pas d’enquête ?

Pour la Direction générale de l’aviation civile, il s’agit cependant d’une procédure « normale et connue » ,quine devrait donc pas faire l’objet de suites. L’avion, lui, a finalement été dérouté après avoir échoué à se poser lors de sa seconde tentative. Il a pu atterrir à Turin une grosse demi-heure plus tard. En début de semaine, une même mésaventur­e était survenue à un Boeing de la compagnie Air Algérie. La DGAC avait alors ouvert une enquête pour comprendre comment cet appareil s’était retrouvé à si basse altitude au-dessus du centre-ville. Il avait amorcé un virage au niveau de l’avenue Jean-Médecin pour se remettre dans l’axe de la piste de l’aéroport.

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(Photos DR)

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