Beli, portrait d’une artiste accomplie
Elle sculpte, peint, photographie. L’art l’a ainsi faite peu à peu se détourner de la carrière pour laquelle son père l’avait destinée : ingénieure en électronique
Elle est vive, pétillante, chaleureuse. Elle fait ce qu’elle aime. Elle aime ce qu’elle fait. Belinda Bussotti – que Monaco connaît davantage sous le pseudonyme de Beli – sculpte dans son atelier de la rue princesse Florestine. Un local qui fut d’abord celui de son père lorsqu’il fabriquait du matériel scientifique de laboratoires. Un univers dont elle s’est progressivement détournée, pourtant promise à une belle réussite professionnelle, son diplôme d’ingénieur en électronique en poche. Mais aujourd’hui, dans la biographie qu’elle publie sur son site internet, elle écrit : « Malgré une formation initiale de scientifique et gestionnaire .» Beaucoup d’autres s’en seraient accommodés.
Étoles et toiles
Mais Beli n’est pas de celles qui peuvent être sans bien-être. Ce n’est pas pour autant qu’elle est devenue excentrique ou incorrigible. L’artiste est plutôt très sérieuse dans sa façon d’aborder la sculpture, la peinture, la photographie et toutes autres sortes d’activités artistiques qui l’intéresseraient. « J’ai aussi des étoles et des écharpes en soie ou en coton modal imprimées avec mes toiles de requins, ainsi que des bijoux qui seront bientôt à la vente dans une joaillerie de Monaco. Ceci pour sensibiliser sur la nécessité de préserver nos requins et nos océans. » Au premier étage de son atelier, elle a son ordinateur et gère sa vie d’artiste sans esprit bohème. Car son inspiration est aussi chose sérieuse : la mer et l’environnement sont des causes qu’elle évoque à chaque occasion. La sirène et l’hippocampe sont sources intarissables de déclinaison artistique. Des allégories du monde sous-marin où se mêlent rêve d’enfant, mythologie et engagement politique. Les sculptures sont devenues prédominantes depuis une dizaine d’années. « C’est Mattéo Mornar qui m’a transmis la passion. »
Entre rêve d’enfant et engagement politique
Alors quand elle expose dans un restaurant de la région, pas question que le menu propose du thon rouge ! Aurait-il donc fallu que le Coco Beach qui vient d’être dévasté par le feu à Nice en propose pour qu’elle évite de voir disparaître trois sculptures ? Le Castelroc, à deux pas du palais princier, en tout cas, n’en propose pas et un hippocampe trône majestueusement au milieu du restaurant tandis que les photographies sont accrochées sur tous les murs de la salle. Et l’emplacement du repaire gastronomique des Monégasques le préserve certainement des pires incendies. Un été chaotique donc pour Beli qui aurait davantage apprécié se concentrer sur ses deux prochaines expositions: du 6 au 10 décembre, à Miami, pendant l’Art Basel Miami ; puis à Las Vegas fin janvier 2018. Les sirènes qui auront traversé l’océan n’en seront que plus belles.