C’est parti!
« À partir de fin septembre, nous travaillerons sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ce chantier a nécessité une organisation toute particulière qui a pris du temps à mettre en place. J’y travaille depuis l’été dernier, en montant des dossiers avec l’inspection du travail, la direction du port, et tout ce qui concerne l’environnement… » indique Eric Cheype, le directeur de travaux de Bouygues Travaux publics. Et s’il a fallu tant de préparation, c’est qu’une fois commencé, le chantier ne s’arrêtera presque plus. «Il y aura trois points de bétonnage qui verseront dans les coffrages posés sur la plateforme. Les ferrailleurs monteront les ferraillages au fur et à mesure, et le coffrage glissera vers le haut en même temps », explique-til. C’est la technique du coffrage glissant. Ces ferraillages serviront d’armatures aux sortes de cloisons internes aux blocs, qu’on appelle les voiles.
Parpaing flottant
Car tout le secret de la flottaison est là : les caissons seront creux. Un peu comme de gigantesques parpaings, mais sur un fond plat. Une fois commencée, la fabrication ne peut être interrompue, le béton coulera jusqu’au bout. À raison de 12 cm par heure, la base du caisson apparaîtra après neuf jours de construction. À mesure qu’il verra le jour, le caissonnier s’immergera sous le poids du béton. Ensuite, il sera encore plus lesté d’eau pour permettre au caisson de flotter et d’aller au point de finition, où des poteaux qui serviront de brise vagues – les poteaux Jarlan – seront réalisés dans un béton plus fin, puisqu’ils resteront apparents.
Création d’emplois
Rien que sur le chantier, ce sont 550 personnes qui seront à l’oeuvre. Des employés de Bouygues, dépêchés sur place, mais aussi un grand nombre de locaux, en intérim ou en CDD. Une fois que les sédiments auront été dragués du fond marin, des remblais seront apportés d’une carrière de Chateauneuf-lès-Martigues. Et lorsque les caissons seront arrivés à Monaco, ils seront ballastés à l’eau de mer, puis eux aussi empli de remblais, qui, cette fois, viendront de la carrière du Revest à La-Seyne-sur-Mer. Plus d’un million de tonnes au total. Là aussi, une source d’emplois. Coût total de l’opération : 145 millions d’euros.