Ivre au volant, il percute deux piétons sur un passage protégé : mois de prison avec sursis
» Le détenu bat sa coulpe et relate son intention, « à la place d’Armes, de revenir sur les lieux de l’accident. Pardon, j’ai paniqué… J’ai voulu faire vite… » Un des piétons, blessé sans gravité, est venu témoigner
à l’audience. « On discutait et on a vu la voiture au dernier moment. Avant de réagir, c’était le choc et on nous a conduits à l’hôpital. Je suis un sportif de haut niveau et je ne sais pas encore si je vais pouvoir reprendre l’entraînement en septembre. » Pour le second plaignant,
son conseil, Me Clyde Billaud, parle de « traumatisme crânien avec perte de connaissance et de nombreuses contusions. Il devait débuter ce lundi dans un nouvel emploi… »
« Les faits sont graves ! »
Les deux victimes réclameront un renvoi sur intérêts civils et une provision financière, respectivement de € et €.
À la fois émouvante et humaine devant le désarroi du prévenu, le procureur Cyrielle Colle ne perdra pas de vue
la gravité des faits. « Quand on voit ce qui s’est passé, les deux piétons sont des miraculés. Ce jeune homme n’était pas en état de conduire après trois verres d’alcool fort. Il freine mais c’est trop tard. Il prend la fuite ! Or, c’est à lui de porter secours aux blessés et non aux jeunes filles qui les suivaient. Quand son copain lui demande de s’arrêter, il répond “J’ai peur”... La défense va évoquer l’absence d’antécédents judiciaires et des examens scolaires proches le août. Mais les faits sont graves ! » La représentante du parquet général requerra une peine d’emprisonnement d’un mois ferme, € pour la contravention et une interdiction de conduire pendant plusieurs mois. La prison, en effet, ne s’impose pas pour la défense. «Ily a des délinquants de la route, lance, frondeur, Me Olivier
Marquet. Dans ce dossier, on en est très loin. Il n’y a aucun mauvais garçon dans cette histoire. Les habituels barrages de police ne relèveront aucun comportement anormal. Le choc est provoqué à une vitesse assez faible. Le délit de fuite ? Mon client voulait retourner… On peut lui faire des reproches justifiés. Mais a-t-il besoin d’aller en prison pour constater qu’il a fait une erreur ? Non ! Le régime du sursis se prête pour éviter un prochain épisode. » Le tribunal comprendra le mal-être du jeune étudiant en écrivant d’une main de fer dans un gant de velours la sanction au bas du jugement. Cinq mois de prison avec sursis pour blessures involontaires et conduite en état d’ivresse ; un mois, également avec sursis, pour le délit de fuite, € pour la contravention ; des provisions de € et € et renvoi devant le tribunal pour les intérêts civils. Mauvais scénario ! Il est h , dimanche matin, quand une Mini Cooper s’engage dans le virage AnthonyNoghès, sur le boulevard Albert-Ier. Le pilote repositionne le tapis de voiture qui a glissé sous ses pieds. Au même instant, deux piétons, de retour d’une bringue à La Rascasse, traversent sur le passage protégé. Le conducteur, le regard baissé, les percute violemment et les blesse. Surpris, il freine puis prend la fuite et emprunte un couloir de bus. L’automobiliste s’arrêtera à hauteur de la Poste, dans la rue Grimaldi, pour déposer son passager. Il sera enfin intercepté à la place d’Armes et contrôlé avec un taux d’alcoolémie de , mg par litre d’air expiré… Le jeune étudiant de ans, résidant en Principauté, est encore sous le choc quand il comparaît menotté, hier, devant le tribunal correctionnel, selon la procédure de flagrant délit. Il vient de passer la nuit en prison. Traumatisé par l’incarcération et les infractions, il répond sans force dans la voix aux interrogations du président Jérôme Fougeras-Lavergnolle sur la quantité de boisson absorbée. « J’ai bu trois vodkas au Monark, répond le prévenu, sur la route de la Piscine. Je me sentais lucide… »
Le magistrat : « Pourtant, vous ne vous êtes pas arrêté après avoir renversé les victimes. Un policier a même retrouvé la montre d’une des personnes sur votre parebrise…