EUROPEAN LE MANS SERIES - HEURES DU CASTELLET (- AOÛT) Minassian, ascendant dragon
Nommé directeur sportif du team américain DragonSpeed en début de saison, le Marseillais va reprendre le volant ce week-end pour remplacer un pilote indisponible. Au four et au moulin...
Nom : Minassian. Prénom : Nicolas. Âge : 44 ans. Signe astrologique : poisson ascendant... dragon. Signe particulier : va négocier la 4e manche de l’European Le Mans Series 2017 au four et au moulin, le week-end prochain, sur le tracé de braise et dans le paddock surchauffé du circuit Paul-Ricard. Lors des 4 Heures du Castellet se profilant droit devant, le Marseillais portera ainsi en alternance la casquette de directeur sportif du team américain DragonSpeed et son heaume de guerrier du bitume sorti du placard cet été.
« Le prolongement logique »
« Comme en Autriche le mois dernier (4 Heures du Red Bull Ring, les 22 et 23 juillet, ndlr), Ryo Hirakawa est retenu au Japon pour disputer une course de Super GT, donc je le remplace encore au sein de l’équipage évoluant sur la Oreca 07 numéro 22 que nous alignons en partenariat avec la structure russe GDrive Racing », explique l’ancien pilote Peugeot Sport impatient de partager le volant à domicile avec le Mexicain Memo Rojas et son jeune compatriote Léo Roussel, leaders du championnats à mi-parcours. « Je n’avais pas couru depuis un bon bout de temps. Cette épreuve conclue sur le podium (2e) m’a en quelque sorte dérouillé. Aujourd’hui, je me sens au top, prêt à donner le maximum afin de les aider à faire le break. » Cette perspective, nul doute qu’il ne l’imaginait pas vraiment à l’aube de la présente saison marquée par un changement de cap majeur. « Devenir directeur sportif, c’est en somme le prolongement logique de ma trajectoire », poursuit « Minass » l’insatiable. « J’y réfléchissais. J’en avais envie, sans pour autant tirer un trait définitif sur le pilotage. Voilà, l’opportunité s’est présentée cet hiver. Le propriétaire de DragonSpeed, Elton Julian, je le connais depuis l’époque de la F3. On s’apprécie, on se fait confiance. À vrai dire, nous possédons la même philosophie du sport auto. Un état d’esprit qui n’occulte pas le côté fun de la compétition, loin de là. Il a créé son team en Floride il y a sept ans sur des bases solides. En plus, cette équipe a des attaches sudistes. Son antenne européenne est située à Aix-enProvence et elle engage deux châssis Oreca « made in Var ». Ça m’a donc semblé naturel de prendre le virage maintenant avec lui. » S’il adore son nouveau job - « D’emblée, j’ai réussi à imprimer ma patte en introduisant quelques petits trucs qui nous ont fait progresser » -,le régional de l’étape dont le compteur totalise pas moins de 17 participations aux 24 Heures du Mans (2e en Le saviez-vous ? Avant de se retrouver face à face jeudi dernier au stade Mayol pour le match amical opposant le RCT et le LOU, Frédéric Michalak et JP Pietersen ont « marqué » un essai ensemble cet été en terre varoise. Rendez-vous fixé sur un tout autre terrain, le circuit Paul-Ricard, où l’ancien demi d’ouverture du club de la rade et son non moins illustre pote « sud-af’ » qui vient d’intégrer l’effectif toulonnais sont venus flirter avec la limite au côté d’un certain Ange Barde. « Comme plusieurs pilotes de renom dont Nicolas Minassian, Fred est un ambassadeur de nos montres », explique le Sanaryen, lauréat puissance du Challenge Ferrari Europe, qui conduit désormais sa propre manufacture 2008, 3e en 2011) a saisi des deux mains l’occasion d’épauler en piste ses deux protégés prétendants au titre ELMS. « Au Red Bull Ring, hélas, nous n’avons pas réussi à convertir en victoire la pole position brillamment obtenue par Léo (Roussel). Un problème de démarreur nous coûte un peu de temps lors de deux pit-stop. Et je perds aussi une vingtaine de secondes pendant mon relais à cause d’un retardataire indélicat qui fermait toutes les portes pour ne pas prendre un tour ! Malgré cela, le bilan de la première demi-saison s’avère positif pour la N°22, horlogère. « Ce fut donc un plaisir de lui faire partager notre passion du sport auto sur cette piste mythique. » Invités à découvrir le tracé taille XXL (, km) successivement à bord d’une F Scuderia et d’une F Spéciale, les deux cadors de la planète ovale n’oublieront pas de sitôt leur baptême du feu. « Après deux tours dans le baquet de droite, on leur a proposé de prendre le volant », ajoute le guide, sourire en coin. « L’un et l’autre ont décliné la proposition. Il faut dire que l’expérience les a un peu tétanisés. Moi, j’imaginais qu’ils tiendraient mieux le choc. Mais, bon, avec un succès (à Monza), trois podiums en trois courses, et une pole. Maintenant, il faut continuer à monter en puissance. L’Oreca 07 est la meilleure auto du plateau. Le profil du Paul-Ricard va bien lui convenir. Elle aura un petit avantage par rapport aux Dallara et aux Ligier. À nous de savoir en profiter. »
« Performance et constance »
Nantis de quatre points d’avance à peine sur le trio de l’écurie United Autosports Albuquerque-De Sadeleer-Owen (Ligier), Rojas et Roussel vont jouer gros à leur place, sur un pré de rugby face à quinze gaillards prêts à m’emplâtrer, sûr que je n’en mènerais pas large non plus... » lors des trois échéances à venir, du Paul-Ricard à Portimao via Spa-Francorchamps. « Au Castellet plus qu’ailleurs, la gestion de la dégradation des gommes constituera un paramètre essentiel », souligne leur « grand frère » remonté à bloc, tel un jeune loup. «On le sait, cette piste est très abrasive. Une vraie râpe à fromage, surtout pour le pneu avant gauche soumis à la torture dans le double droite du Beausset et le virage de l’École. Si nous voulons atteindre la cible, il faudra d’abord faire rimer performance avec constance. » Paroles d’un dragon provençal qui se verrait bien embrasser enfin une première victoire à la maison, dimanche, sous le damier de la délivrance... Samedi 26 août : essais libres de 9 h 25 à 10 h 55, qualifications de 13 h 45 à 14 h 35. Dimanche 27 août : course de 12 h à 16 h. Épreuves de support : Michelin Le Mans Cup (1 course), Eurocup Formule Renault 2.0 (2 courses). Entrée enceinte générale libre, accès paddock + pitwalk 10 euros le week-end (gratuit pour les abonnés et les moins de 16 ans accompagnés). S’il s’était déjà invité sur le podium de la catégorie WRC2 à quatre reprises, en 2015 et cette saison, jamais Eric Camilli n’avait réussi à décrocher une victoire dans l’antichambre du Mondial. Vide comblé de belle manière, dimanche en Allemagne, où le pilote niçois du team M-Sport a imposé sa Ford Fiesta R5 haut la main. Ralenti en début d’épreuve par un problème d’embrayage, celuici est parvenu à maintenir sous pression les deux Skoda Fabia officielles freinées à leur tour par des crevaisons durant la 2e étape. Il devance finalement le Tchèque Jan Kopecky (2e à 48’’1) et le Suédois Pontus Tidemand (3e à 1’50’’7), couronné champion WRC2 2017 à cette occasion.