Pas de miracle pour Nice face à Naples (-)
La marche était beaucoup trop haute face à une impressionnante équipe de Naples, victorieuse à l’aller comme au retour en claquant deux fois sans encaisser le moindre but
Soixante-dix-huitième minute de la rencontre, Mario Balotelli sort sous les sifflets de l’Allianz Riviera. Une première pour l’attaquant transalpin sous le maillot du Gym et l’incarnation de la déception du peuple rouge et noir vis-à-vis de son espoir numéro un dans la conquête d’une qualification dans la plus prestigieuse des compétitions. « Il n’a pas été dans le coup, il faut appeler un chat, un chat. Il aurait dû sortir beaucoup plus tôt », tranchait Lucien Favre en conférence de presse. Mais le constat était surtout collectif : Naples était bien trop fort. Les Transalpins ont signé quatre buts en deux matchs en laissant la sensation que le Gym pouvait être heureux de ne pas en avoir pris autant sur chacune des deux parties. Nice n’a pas encore le niveau pour s’inviter au gueuleton des grands d’Europe. Jouer un préliminaire de Ligue des Champions, cinquante-sept ans après la dernière apparition du club en C1, c’est déjà le mérite d’avoir goûté au prestige. La petite musique, l’atmosphère particulière des grands événements, ça méritait bien le « Merci le Gym » scandé par la Populaire Sud au coup de sifflet final. Nice a un virage de supporters de niveau Ligue des Champions, mais pas encore une équipe de ce calibre-là. Finir avec Ganago - « un jeune de 18 ans que personne connaît » dixit Favre - est la démonstration des manques qui existent encore dans l’effectif, même si le Camerounais s’est créé la meilleure occasion azuréenne de la rencontre (83’). La première période a suffi pour mettre en relief l’ampleur de l’exploit à réaliser pour se hisser en phase de poules de la Ligue des Champions face à une armada napolitaine qui fait tout à cent à l’heure. Onze occasions en 45 minutes, un repli défensif
collectif aussi impressionnant que la maîtrise technique en phase de possession, un monde d’écart avec ce que pouvait proposer le Gym hier. La douzième occasion du Napoli était la bonne après deux minutes de jeu en seconde période et l’affaire quasiimprobable devenait carrément mission impossible. La deuxième réalisation de Insigne en fin de match n’a fait que confirmer combien le talent intrinsèque était largement favorable au dernièr troisième de Serie A, qui peut légitimement nourrir des ambitions de Scudetto cette année.
Les trois stars n’ont pas brillé
Les renforts de Sneijder et Balotelli étaient des gages d’espoir sur la Côte d’Azur. Ils ont été rapidement déçus par le retard physique qu’accumulaient les deux stars pour leur deuxième titularisation de la saison. Mario a pratiquement tout raté et s’est trop agacé sur certains de ses coéquipiers. Le meneur de jeu hollandais a, lui, réussi à faire au bout de cinq minutes de jeu ce que n’avaient
jamais réussi ses copains en 90 minutes au San Paolo : cadrer une frappe. Mais à court physiquement, le transfuge de Galatasaray n’a pu reproduire les belles séquences aperçues trois jours plus tôt, contre Guingamp. Plus surprenante, la prestation médiocre de Seri pour ce qui pourrait être sa dernière sous les couleurs rouge et noir. Du déchet dans le jeu long et une certaine tergiversation dans les choix ont conduit le maestro niçois vers un nombre incalculable et inédit de pertes de balle. Le collectif en a pâti par la longue incapacité à surpasser le pressing napolitain.
Favre : «A des annéeslumière des prestations de l’an dernier »
En face, Hamsik et Jorginho apparaissaient comme des chefs d’orchestre hors pair et Insigne, Mertens et Callejon allaient beaucoup trop vite pour une défense niçoise qui avait pourtant meilleure mine qu’à l’aller, avec notamment un Le Marchand totalement retrouvé en première période. Nice jouera donc la Ligue Europa pour la seconde saison consécutive. Un bonheur qui ne doit certainement pas être boudé tant cela représente déjà presqu’un exploit pour une écurie française au budget limité face aux ogres parisien, monégasque, marseillais ou lyonnais. Outre la progression offerte au collectif, l’intérêt financier n’est pas à négliger non plus pour une formation qui va très probablement devoir pallier le départ de Seri, comme l’absence d’un véritable latéral gauche dans l’effectif et le besoin d’un défenseur central et d’un ailier supplémentaires pour jouer tous les trois jours. Lucien Favre ne s’est pas avoué inquiet hier soir. Mais deux phrases résumaient toute sa pensée : «On est à des années-lumière des prestations qu’on a pu proposer l’an dernier. Ça saute aux yeux, tout le monde le voit ! » Reste moins de dix jours pour renforcer l’effectif et rassurer le technicien suisse.