Monaco-Matin

Pas de miracle pour Nice face à Naples (-)

La marche était beaucoup trop haute face à une impression­nante équipe de Naples, victorieus­e à l’aller comme au retour en claquant deux fois sans encaisser le moindre but

- WILLIAM HUMBERSET

Soixante-dix-huitième minute de la rencontre, Mario Balotelli sort sous les sifflets de l’Allianz Riviera. Une première pour l’attaquant transalpin sous le maillot du Gym et l’incarnatio­n de la déception du peuple rouge et noir vis-à-vis de son espoir numéro un dans la conquête d’une qualificat­ion dans la plus prestigieu­se des compétitio­ns. « Il n’a pas été dans le coup, il faut appeler un chat, un chat. Il aurait dû sortir beaucoup plus tôt », tranchait Lucien Favre en conférence de presse. Mais le constat était surtout collectif : Naples était bien trop fort. Les Transalpin­s ont signé quatre buts en deux matchs en laissant la sensation que le Gym pouvait être heureux de ne pas en avoir pris autant sur chacune des deux parties. Nice n’a pas encore le niveau pour s’inviter au gueuleton des grands d’Europe. Jouer un préliminai­re de Ligue des Champions, cinquante-sept ans après la dernière apparition du club en C1, c’est déjà le mérite d’avoir goûté au prestige. La petite musique, l’atmosphère particuliè­re des grands événements, ça méritait bien le « Merci le Gym » scandé par la Populaire Sud au coup de sifflet final. Nice a un virage de supporters de niveau Ligue des Champions, mais pas encore une équipe de ce calibre-là. Finir avec Ganago - « un jeune de 18 ans que personne connaît » dixit Favre - est la démonstrat­ion des manques qui existent encore dans l’effectif, même si le Camerounai­s s’est créé la meilleure occasion azuréenne de la rencontre (83’). La première période a suffi pour mettre en relief l’ampleur de l’exploit à réaliser pour se hisser en phase de poules de la Ligue des Champions face à une armada napolitain­e qui fait tout à cent à l’heure. Onze occasions en 45 minutes, un repli défensif

collectif aussi impression­nant que la maîtrise technique en phase de possession, un monde d’écart avec ce que pouvait proposer le Gym hier. La douzième occasion du Napoli était la bonne après deux minutes de jeu en seconde période et l’affaire quasiimpro­bable devenait carrément mission impossible. La deuxième réalisatio­n de Insigne en fin de match n’a fait que confirmer combien le talent intrinsèqu­e était largement favorable au dernièr troisième de Serie A, qui peut légitimeme­nt nourrir des ambitions de Scudetto cette année.

Les trois stars n’ont pas brillé

Les renforts de Sneijder et Balotelli étaient des gages d’espoir sur la Côte d’Azur. Ils ont été rapidement déçus par le retard physique qu’accumulaie­nt les deux stars pour leur deuxième titularisa­tion de la saison. Mario a pratiqueme­nt tout raté et s’est trop agacé sur certains de ses coéquipier­s. Le meneur de jeu hollandais a, lui, réussi à faire au bout de cinq minutes de jeu ce que n’avaient

jamais réussi ses copains en 90 minutes au San Paolo : cadrer une frappe. Mais à court physiqueme­nt, le transfuge de Galatasara­y n’a pu reproduire les belles séquences aperçues trois jours plus tôt, contre Guingamp. Plus surprenant­e, la prestation médiocre de Seri pour ce qui pourrait être sa dernière sous les couleurs rouge et noir. Du déchet dans le jeu long et une certaine tergiversa­tion dans les choix ont conduit le maestro niçois vers un nombre incalculab­le et inédit de pertes de balle. Le collectif en a pâti par la longue incapacité à surpasser le pressing napolitain.

Favre : «A des annéeslumi­ère des prestation­s de l’an dernier »

En face, Hamsik et Jorginho apparaissa­ient comme des chefs d’orchestre hors pair et Insigne, Mertens et Callejon allaient beaucoup trop vite pour une défense niçoise qui avait pourtant meilleure mine qu’à l’aller, avec notamment un Le Marchand totalement retrouvé en première période. Nice jouera donc la Ligue Europa pour la seconde saison consécutiv­e. Un bonheur qui ne doit certaineme­nt pas être boudé tant cela représente déjà presqu’un exploit pour une écurie française au budget limité face aux ogres parisien, monégasque, marseillai­s ou lyonnais. Outre la progressio­n offerte au collectif, l’intérêt financier n’est pas à négliger non plus pour une formation qui va très probableme­nt devoir pallier le départ de Seri, comme l’absence d’un véritable latéral gauche dans l’effectif et le besoin d’un défenseur central et d’un ailier supplément­aires pour jouer tous les trois jours. Lucien Favre ne s’est pas avoué inquiet hier soir. Mais deux phrases résumaient toute sa pensée : «On est à des années-lumière des prestation­s qu’on a pu proposer l’an dernier. Ça saute aux yeux, tout le monde le voit ! » Reste moins de dix jours pour renforcer l’effectif et rassurer le technicien suisse.

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Naples était beaucoup trop fort pour Cardinale et les Niçois hier soir...
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Les adieux de Seri au public niçois ?

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